Le Devoir

Démasqué, j’ai peine à m’imaginer !

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Je me souviens qu’à l’époque où je suivais des cours de théâtre à l’université, on avait créé un spectacle de commedia dell’arte. Alors tous les personnage­s portaient des masques. J’ai eu un plaisir fou à jouer dans ce spectacle théâtral. J’ai interprété le célèbre Polichinel­le. Mais j’ai eu l’occasion aussi de porter les masques de tous les autres personnage­s lors des répétition­s. Vous dire le plaisir que cela m’a procuré…

Puis, je me souviens aussi d’un fameux bal masqué, toujours à l’université, des plus mémorables. Porter un masque fut donc une expérience inoubliabl­e.

Puis, le 18 juillet 2020, lorsque le port du masque de protection est devenu obligatoir­e au Québec, je me suis dit tout bas : « Tiens, voilà une autre occasion qui se présente à moi de porter un masque. » Évidemment, pandémie oblige. Mais je me suis dit aussi : « Je vais tenter de prendre cette nouvelle mesure sanitaire comme un jeu, le temps que cela durera. » Certes, ce ne sont pas tous mes congénères qui ont vu la chose de la même façon.

Samedi, le 14 mai, le masque de protection ne sera plus obligatoir­e au Québec dans les lieux publics fermés, sauf dans les transports en commun et les établissem­ents de santé.

J’ai encore peine à m’imaginer que je vais pouvoir entrer sans masque dans mes restos favoris, à l’épicerie, à la bibliothèq­ue et ailleurs.

Ha ! Enfin la joie de revoir plus souvent les sourires de mes semblables.

Une chose est certaine, je ne dirai pas cette fois que le fait de porter un masque fut un grand plaisir ou une expérience inoubliabl­e.

Mais que le port obligatoir­e du masque de protection aura été, durant près de deux ans, un geste nécessaire, empreint de solidarité et de résilience envers mes semblables.

Yvan Giguère

Le 11 mai 2022

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