Le Devoir

Le débat en anglais annulé à la suite du refus de Legault

- ANNE-MARIE PROVOST LE DEVOIR

Il n’y aura finalement pas de débat des chefs en anglais lors de la prochaine campagne électorale québécoise. Le consortium de diffuseurs qui en était responsabl­e a annulé l’événement, vendredi, à la suite du refus du premier ministre François Legault et du dirigeant du Parti québécois, Paul StPierre Plamondon, d’y participer.

Le débat, qui devait se tenir le 20 septembre, était organisé sous l’égide de CBC, CTV, Global et CJAD. « Le but était de permettre à tous les Québécois d’entendre les chefs de parti discuter, débattre et se questionne­r sur leurs priorités pour le Québec, et aider tous les électeurs à faire un choix informé », peut-on lire dans une déclaratio­n rendue publique par les organisate­urs en fin de journée. « Sans la participat­ion de tous les chefs des principaux partis, les représenta­nts du consortium ont convenu que ce ne serait pas un exercice équitable et informatif. »

« Par conséquent, il n’y aura pas de débat des chefs de parti de langue anglaise dans cette campagne électorale », ajoute-t-on.

Plus tôt dans la journée, François Legault avait affirmé ne pas vouloir participer à ce débat en anglais, un exercice auquel il s’était pourtant prêté à l’approche du scrutin de 2018. Tous les chefs des partis représenté­s à l’Assemblée nationale avaient alors accepté de croiser le fer dans la langue de Shakespear­e.

L’attaché de presse du chef de la CAQ, Ewan Sauves, a justifié ce refus en plaidant que « chaque débat demande un temps de préparatio­n important et non négligeabl­e ». « Le premier ministre participer­a aux débats organisés par les réseaux TVA et RadioCanad­a », a-t-il précisé.

De son côté, le Parti québécois avait lui aussi refusé de participer à l’exercice cette année. « La langue officielle et commune au Québec est le français », avait justifié sur Twitter Paul St-Pierre Plamondon.

« L’argument que notre absence du débat en anglais empêche de promouvoir l’indépendan­ce auprès des anglophone­s est mal fondé, avait-il poursuivi. Le PQ donnera plusieurs entrevues dans les médias anglophone­s pour convaincre les Québécois anglophone­s qui sont d’accord que le français est notre langue commune. »

La cheffe libérale Dominique Anglade avait quant à elle confirmé sa présence, tout comme les représenta­nts de Québec solidaire et le dirigeant du Parti conservate­ur du Québec, Éric Duhaime. « Après avoir divisé les Québécois entre essentiels et non essentiels, vaccinés et non vaccinés, croyants et laïques, François Legault tente maintenant de nous diviser entre anglophone­s et francophon­es », a commenté ce dernier sur Twitter.

Dans une déclaratio­n envoyée à différents médias, Dominique Anglade a quant à elle pourfendu le premier ministre. « Aujourd’hui, François Legault tourne le dos à une partie de la population québécoise et c’est déplorable. Au PLQ, nous chercheron­s toujours à former un gouverneme­nt pour tous les Québécois, pas juste pour ceux qui votent pour nous », a-t-elle dit.

Sans la participat­ion de tous les chefs des principaux partis, les représenta­nts du consortium ont convenu que » ce ne serait pas un exercice équitable et informatif

LES ORGANISATE­URS DU DÉBAT EN ANGLAIS

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