Le Devoir

Les 1001 façons de découvrir l’histoire de Montréal

- Miriane Demers-Lemay

Un festival d’histoire sensoriel, des balados, des visites guidées et des exposition­s sur des thèmes inédits : les musées d’histoire de montréal débordent de créativité pour explorer différente­s facettes de l’histoire de la ville cet été.

Explorer les mystères de l’incendie de la chapelle Bonsecours, écouter un balado sur la vie quotidienn­e dans l’ancien quartier du « Faubourg à m’lasse », participer à un jeu en ligne sur un crime en Nouvelle-France, écouter de la musique canadienne ancienne sur des gramophone­s, ou décrypter le drapeau des patriotes. Du 13 au 15 mai, les musées d’histoire de Montréal offrent des dizaines d’activités de toutes sortes dans le cadre du 2e Festival d’histoire de Montréal.

« Le Festival, c’est l’occasion de faire un buffet ! On réunit ensemble des éléments de “dégustatio­n”, pour ceux qui ne sont pas habitués de consommer l’histoire, et des plats un peu plus consistant­s, avec des conférence­s qui vont un peu plus en profondeur », explique Jean-François Leclerc, président du comité d’organisati­on et porteparol­e du Festival. La plupart des activités sont gratuites, quoique certaines demandent un prix d’entrée. Les activités sont offertes en personne et en virtuel dans 14 musées de la ville. L’événement marquera d’ailleurs le 380e anniversai­re de Montréal.

« L’autre objectif, c’est de faire comprendre à tout le monde que l’histoire est très reliée à nos préoccupat­ions actuelles », poursuit le porte-parole. Il donne l’exemple d’une conférence à l’horaire du Festival sur l’éducation des garçons au XIXe siècle, et qui permet de comprendre comment les jeunes garçons devaient devenir « des hommes » avec les valeurs de l’époque — un sujet qui résonne encore dans les mentalités d’aujourd’hui. « On essaie de trouver des activités qui vont rejoindre des préoccupat­ions qu’on a aujourd’hui. Ça peut être l’écologie, il y a une activité qui va se dérouler sur le mont Royal avec l’histoire des arbres, illustre-t-il. Il y a l’Afromusée qui participe avec une carte des lieux, des personnes et des événements importants pour les Afro-descendant­s de Montréal », ajoute celui qui espère que d’autres communauté­s dont l’histoire est souvent dans l’ombre s’inspirent de la création du jeune Afromusée et se joignent au Festival au cours des années à venir.

« L’histoire est souvent associée à quelque chose d’un peu sérieux, mais elle peut se vivre de façon ludique et sensoriell­e ! » s’exclame M. Leclerc. Il ajoute que les musées d’histoire ne se limitent pas aux salles d’exposition, mais qu’ils font un important travail de recherche, de reconstitu­tion et d’éducation qui passe souvent inaperçu. « Les musées d’histoire sont créatifs et imaginatif­s, [ils utilisent] à la fois la culture, l’art, la technologi­e, les savoirs, les savoir-faire, poursuit-il. Les historiens qui travaillen­t sur des exposition­s et qui communique­nt l’histoire, c’est notre propre gare sur le passé. »

Des activités pour tous les goûts

Après le Festival d’histoire de Montréal, ceux qui veulent continuer d’assouvir leur soif d’apprendre peuvent profiter d’une programmat­ion estivale diversifié­e offerte par les divers musées de la ville. Le Musée des Hospitaliè­res continue de mettre en valeur le patrimoine religieux montréalai­s et l’héritage architectu­ral de Victor Bourgeau, sous la forme de récitals d’orgue ou de visites à pied ou en autobus à travers la ville. Au Château Dufresne, l’exposition Le Château au temps des collégiens s’intéresse à la période, entre 1948 et 1961, où l’édifice a été transformé en collège classique

pour garçons et a formé une élite sociale et intellectu­elle francophon­e à la veille de la Révolution tranquille.

Au site historique Marguerite Bourgeoys, ce sont les femmes de science qui sont à l’honneur, et ce, jusqu’en avril 2023. L’exposition Religieuse­s, enseignant­es et… scientifiq­ues ! raconte comment les Ursulines et la congrégati­on de Notre-Dame ont mis sur pied des programmes novateurs d’enseigneme­nt des sciences dès le XIXe siècle, à une époque où ce domaine était réservé aux hommes et où les études étaient moins valorisées chez les filles. L’exposition présente aussi le parcours sinueux qui a mené les femmes à pouvoir étudier et travailler en science, des options limitées pour elles jusqu’aux années 1960, précise le musée par communiqué.

Pour s’évader de la chaleur estivale, les visiteurs pourront aussi visiter les exposition­s temporaire­s du Château Ramezay, présentant respective­ment une collection sur le monde inuit et les aventures de l’explorateu­r polaire Roald Amundsen, premier homme blanc à traverser le passage du NordOuest et à atteindre le pôle Sud.

Pour plus de détails, la programmat­ion estivale se trouve sur les sites Web des différents musées d’histoire de Montréal, incluant notamment l’Écomusée du fier monde, la Maison Saint-Gabriel, le MEM – Centre des mémoires montréalai­ses, le Musée de l’Holocauste Montréal, ou encore le Musée de Lachine.

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FANTÔMES MONTRÉAL Le circuit Légendesie­tihistoire­sidu Vieux-Port permet de visiter des sites extérieurs où se sont déroulés des événements historique­s marquants.
 ?? ARABESQUE FILMS ?? La cinéaste Annabel Loyola a investigué sur les idéaux ayant guidé les actions des premiers fondateurs de la ville en se basant sur un manuscrit datant du XVIIe siècle.
ARABESQUE FILMS La cinéaste Annabel Loyola a investigué sur les idéaux ayant guidé les actions des premiers fondateurs de la ville en se basant sur un manuscrit datant du XVIIe siècle.

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