Le Devoir

Des races qui ont du toupet

- AMÉLIE REVERT COLLABORAT­ION SPÉCIALE | CARIBOUMAG.COM

La saison du barbecue se pointe le bout du nez et déjà, des effluves de grillades se diffusent aux quatre coins de la province chaque soir. Si les poitrines de poulet, les bavettes de boeuf et les saucisses sont indémodabl­es, des options locales et savoureuse­s existent. Le boeuf highland de la ferme Badger

John Badger élève du boeuf highland à la ferme familiale située à Bolton, dans les Cantons-de-l’Est, depuis plusieurs génération­s. Cette race originaire d’Écosse est adaptée aux conditions climatique­s difficiles du Québec.

Ce boeuf a la spécificit­é de rester dehors à longueur d’année, ce qui, grâce à son cuir et à sa double épaisseur de fourrure, donne une viande moins grasse que les autres. « Les temps de cuisson sur le barbecue sont donc réduits d’un tiers environ », prévient l’agriculteu­r. « Je recommande toujours une entrecôte, avec l’os ou dans le faux-filet. J’aime aussi les steaks de surlonge pour le rapport qualité/prix, car il est plus goûteux que le filet mignon, par exemple. »

Une fois le morceau de boeuf choisi et tempéré, il suffit de le badigeonne­r d’un soupçon d’huile d’olive, de saler et de poivrer. « Pour un steak de boeuf highland de 1 pouce, je préconise 1 minute 20 à 1 minute 30 de cuisson par côté », explique John Badger. Hors du barbecue, on ajoute ensuite un peu d’huile d’olive et des épices à steak, ou des herbes de Provence. « Et puis on recouvre le plat de papier d’aluminium pour un repos de cinq minutes — le temps de préparer les légumes et les assiettes. Le jus de viande qui reste est excellent à servir ! » s’enthousias­me-t-il.

Le boeuf de la ferme des Quatre-Temps

« La viande de boeuf highland doit être à températur­e ambiante avant d’être cuite. On la laisse au moins deuxtrois heures sur le comptoir. Il n’y a pas de danger, car c’est une viande naturelle, sans antibiotiq­ues ou hormones de croissance. » — John Badger

À la ferme des Quatre-Temps, à Hemmingfor­d en Montérégie, on élève aussi du boeuf — un croisement entre les races belted galloway (Écosse), wagyu (Japon) et angus (Écosse) pour une viande plus persillée cette fois, c’est-à-dire parsemée d’infiltrati­on de graisse. La Ferme des Quatre-Temps, qui abat 24 boeufs chaque année, souhaite valoriser les bêtes en entier.

Chloé Trudeau, sa directrice générale, suggère d’abord la macreuse. « On la garde entière, en forme de steak. C’est une grosse pièce qui peut ressembler à la bavette et c’est la meilleure coupe pour la grillade. On la cuit sur le barbecue avec des oignons, des courgettes, un peu d’huile d’olive, du sel et du poivre et on a un repas complet et délicieux ! » Une autre pièce est aussi à découvrir selon elle : la calotte de haut de surlonge, plus connue sous le nom de tri-tip en anglais. « On aime la faire griller simplement sur le barbecue et la manger telle quelle avec du sel, du poivre et des aromates comme des fines herbes, de l’ail ou du chimichurr­i. » Puisque leur viande de boeuf est vieillie 30 jours, « cela apporte une touche de complexité au goût ».

Le porc berkshire de la Ferme d’Orée

À Cookshire-Eaton, en Estrie, le porc berkshire, une race provenant également du Royaume-Uni, est la vedette de la Ferme d’Orée. Ses propriétai­res, la famille Janssens-Hui, vantent cette race spéciale et différente, plus grasse, plus persillée, mais aussi tendre et juteuse. « C’est à cause de la génétique et parce qu’ils sont élevés dehors », révèle Gert, le père. Sa femme Sarah aime ainsi mariner des côtelettes de porc berkshire « avec de la moutarde à l’ancienne et du miel ». « Après, je les fais saisir assez rapidement de chaque côté, puis je termine la cuisson sur un feu indirect », prévientel­le, car sinon, le gras de la viande ferait tout flamber.

Il en est de même pour l’agneau de la Ferme d’Orée, dont les côtelettes sont très prisées par les clients pour une cuisson sur le barbecue. Pour autant, il ne faut pas oublier les saucisses merguez et les carrés d’agneau, tout aussi réputés pour les grillades, fait savoir Gert.

Et qu’en est-il du poulet, produit en petite quantité à la Ferme d’Orée ? « Pourquoi ne pas le cuire en entier sur le BBQ, avec une canette de bière dans le derrière ? » lance un Gert rieur.

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QUARITSCH PHOTOGRAPH­Y | UNSPLASH

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