Le Devoir

Gros coup de pouce financier pour étudiants méritants

- Jean-BenoîtzNad­eau Collaborat­ion spéciale

La Fondation Arbour propose des bourses de 13 000 et de 20 000 dollars aux étudiants québécois de niveaux maîtrise et doctorat en informatiq­ue, en génie et en gestion. Créée en 2005 par l’homme d’affaires Pierre Arbour, elle en a déjà accordé pour un total de 5,5 millions de dollars à plus de 400 étudiants.

«Nous choisisson­s des étudiants méritants qui ont une moyenne d’au moins 75 % et qui ont des besoins financiers urgents », indique Diane de Champlain, administra­trice et porteparol­e de la Fondation Arbour. « Ce sont nos deux critères de base, mais le côté social et humanitair­e pèse beaucoup dans l’évaluation. »

L’année dernière, la Fondation a accordé 30 bourses pour quelque 250 postulants. Onze université­s partenaire­s — ETS, HEC Montréal, INRS, Polytechni­que Montréal, Bishop’s, Concordia, Université de Montréal, Université de Sherbrooke, UQAM, Laval et McGill — présélecti­onnent environ une soixantain­e de candidats, qui sont tous auditionné­s individuel­lement par le comité de sélection de la fondation.

« On suit une douzaine de critères, qu’on garde secrets, explique Diane de Champlain. On ne veut pas que les candidats soient trop préparés. »

En parcourant le site Web, on peut cependant deviner que la fondation recherche des étudiants assidus, tenaces, discipliné­s, dévoués, positifs et compétents. De façon explicite, elle prône les grandes idées héritées du siècle des Lumières : positivism­e, rationalit­é, liberté d’expression et méritocrat­ie.

Ces valeurs sont celles qui étaient les plus chères à Pierre Arbour. Né en 1935, il avait été le premier gestionnai­re du portefeuil­le d’actions ordinaires de la Caisse de dépôt et placement du Québec. En 1980, il avait changé de carrière en se lançant dans la prospectio­n pétrolière et gazière.

La Fondation se distingue en étant l’un des seuls organismes du genre au Canada à prendre en considérat­ion la candidatur­e des étudiants étrangers. Mais comme Pierre Arbour avait à coeur le développem­ent du Québec, les boursiers qui ne parlent pas le français sont forcés de suivre des cours. « S’ils ne font pas d’efforts, la deuxième moitié de la bourse ne leur est pas versée », explique Diane de Champlain.

Plusieurs évolutions

La Fondation, créée avec un capital de départ de 9 millions de dollars (soit les deux tiers de la fortune de Pierre Arbour), a déjà connu plusieurs évolutions importante­s dans sa jeune histoire.

En 2016, Pierre Arbour est venu trouver Diane de Champlain alors qu’elle était p.-d.g. de la Fondation de Polytechni­que Montréal. « Pierre m’a dit : “On offre de belles bourses, et personne ne parle de nous.” Je lui ai proposé de passer par les université­s. » La Fondation connaît alors un grand coup d’accélérate­ur. Entre 2016 et 2017, le nombre de postulants a quadruplé d’un coup, passant de 38 à 169.

À son décès en 2018, Pierre Arbour a légué le reste de sa fortune personnell­e à la Fondation, dont la dotation actuelle approche les 20 millions de dollars.

Devant cette manne, la Fondation a donc étendu l’admissibil­ité aux postulants en gestion de la santé. « On pense aussi élargir notre mission vers un projet social, comme la santé mentale, un problème qui touchait beaucoup Pierre Arbour. »

La Fondation a également créé une « bourse des anciens boursiers » de 15 000 dollars qui sera financée à partir des dons personnels.

« C’est important d’encourager la générosité des individus, dit Diane de Champlain. Les entreprise­s et les fondations donnent beaucoup. Récemment, l’Université de Montréal a reçu 159 millions de dollars de la Fondation Courtois et 40 millions de Québecor. Mais il faut que les individus donnent plus. »

À son décès en 2018, Pierre Arbour a légué le reste de sa fortune personnell­e à la Fondation, dont la dotation actuelle approche les 20 millions de dollars

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