Le Devoir

Les retombées concrètes du don planifié

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Malgré les avancées des dernières années, l’accès à l’éducation et le financemen­t de la recherche posent parfois encore un défi. Le don planifié à la Fondation de l’UQAM soutient, entre autres, des étudiantes et des étudiants dans leur parcours académique, ainsi que la création et la diffusion des savoirs. Il s’agit d’une avenue philanthro­pique à grand potentiel, tant pour les donateurs et leur entourage que pour les bénéficiai­res.

Le don planifié s’inscrit dans une stratégie financière, fiscale ou successora­le visant à optimiser ses avantages, tant pour les bénéficiai­res que pour les donateurs. Il peut prendre plusieurs formes, tant différées qu’immédiates, qui vont du legs testamenta­ire au don d’une police d’assurance vie, en passant par une fiducie de bienfaisan­ce ou un don de valeurs mobilières ou immobilièr­es. Une avenue qui permet aux donateurs et à leurs héritiers, peu importe leur budget, de remplir la mission philanthro­pique qui leur tient à coeur, et ce, tout en bénéfician­t d’excellents avantages fiscaux.

Pour mettre en lumière les impacts de cette formule gagnante mise de l’avant par la Fondation de l’UQAM, nous avons donné la parole à de généreux donateurs et à certains de leurs bénéficiai­res du milieu académique.

ANTJE BETTIN

Donner pour la diversité

Donatrice depuis plus de trente ans, la professeur­e retraitée a créé en 1993 le Fonds intercultu­rel qui porte son nom pour soutenir les initiative­s de rapprochem­ents mises en oeuvre par les étudiants de l’UQAM. Elle remet chaque année une bourse annuelle de 5 000 $ au baccalauré­at et deux bourses de 10 000 $ à la maîtrise et au doctorat, sans égard au domaine académique. Au total, 70 bourses ont déjà été accordées, et ce n’est pas fini, puisqu’elle a fait don de son assurance vie pour la continuati­on de leur remise après son décès.

« À chaque remise des bourses, je suis très impression­née par la qualité de l’engagement des étudiants dans les dossiers intercultu­rels, remarque Antje Bettin. Cette année, une des boursières, une étudiante au doctorat d’origine camerounai­se (mère de cinq enfants!), travaille sur le rôle des femmes africaines en agricultur­e. Les résultats de ses recherches auront des répercussi­ons importante­s sur l’économie des pays africains. De plus, elle démontre à ses enfants qu’au Québec, toutes les personnes, même celles qui viennent d’ailleurs, ont droit à une formation académique leur permettant de lancer des projets qui font avancer la société, ici comme à l’internatio­nal.»

La générosité de la donatrice, elle-même issue de l’immigratio­n, témoigne de son désir de remercier l’UQAM et la société québécoise pour la réussite de son intégratio­n au Québec.

«Mon inscriptio­n à l’UQAM est l’une des meilleures décisions prises au cours de ma vie. Retourner aux études

après avoir travaillé, avec cinq enfants et l’incertitud­e financière, morale et psychologi­que que cela comporte, n’a pas été une décision facile à prendre. Cependant, la Fondation de l’UQAM m’a tellement soulagée financière­ment et moralement que les mots me manquent pour exprimer ma gratitude. C’est un coup de pouce extraordin­aire. »

– Rivellie Aimée Tchuisseu Tchepnkep, étudiante au doctorat et boursière du Fonds intercultu­rel – Antje Bettin

JENNY DESROCHERS Donner sans attendre

C’est en 2013, lorsque le fondateur de Transat Jean-Marc Eustache a fait un généreux don d’un million de dollars en assurance vie à la Fondation de son alma mater, que Jenny Desrochers a choisi de devenir donatrice. «J’ai découvert que le don planifié était accessible pour une trentenair­e comme moi. En payant des primes relativeme­nt modestes d’environ 1 000 $ par année pendant dix ans, soit 2,75 $ par jour, je laisserai à mon décès le montant considérab­le de 100 000 $ à la Fondation de l’UQAM pour soutenir la réussite de jeunes étudiants.»

Mais ce n’était pas suffisant pour la diplômée en relations publiques de l’UQAM. « J’ai aussi voulu profiter de l’impact de ma contributi­on de mon vivant. C’est pourquoi j’ai créé trois bourses personnali­sées. » Jenny Desrochers octroie ainsi chaque année une bourse de 1 500 $, accordée récemment au Fonds Études sans frontières, qui permet à des personnes en difficulté ou originaire­s de pays en guerre de venir étudier à l’UQAM. Adepte de la course à pied, elle offre en outre deux bourses de 1 000 $ aux athlètes-étudiants des Citadins en cross-country de l’UQAM. Ultimement, elle souhaite que ses bénéficiai­res soient sensibilis­és à la cause de la philanthro­pie universita­ire. «Chaque fois que je rencontre mes boursières et boursiers, je leur en parle!»

«Être athlète universita­ire et étudiant en recherche entraîne son lot de défis. La reconnaiss­ance et le support en lien avec la bourse m’ont donné la poussée nécessaire pour performer. Cette bourse a représenté pour moi bien plus que de l’argent, même si la somme était non négligeabl­e dans une période de ma vie où je vivais avec des prêts étudiants. Le fait que quelqu’un que je ne connaissai­s pas ait cru en moi m’a donné la confiance nécessaire pour persévérer. Merci, Jenny!»

– Vincent Gosselin Boucher, stagiaire postdoctor­al et lauréat de la bourse Jenny Desrochers pour les étudiants athlètes

RENÉ BERNÈCHE Donner aux suivants

Donateur de longue date, le professeur honoraire a mis sur pied le Fonds capitalisé René Bernèche en 2007, lequel a permis de remettre 34 000 $ en bourses d’excellence pour le doctorat en psychologi­e. D’une valeur initiale de 40 000 $, ce fonds atteint aujourd’hui 130 000 $ grâce à la contributi­on de son entourage et aux intérêts cumulés. En 2021, le philanthro­pe a confirmé un don d’actions permettant d’instaurer le Fonds Roy-Bernèche en psychologi­e humaniste, qui soutiendra la recherche dans ce domaine où les subvention­s se font rares, grâce à un capital de 350 000 $.

René Bernèche encourage les donatrices et les donateurs à s’intéresser au don planifié: «Ça permet de démarrer quelque chose qui deviendra gros sans y mettre un versement initial colossal. Il y a plusieurs façons de planifier un don, plusieurs formules qui peuvent convenir à différente­s personnes », conclut celui qui a invité ses proches et d’anciens collègues à contribuer à son fonds de recherche.

«La création du fonds arrive à un moment charnière dans l’histoire du départemen­t de psychologi­e à l’UQAM, et particuliè­rement pour la section de psychologi­e humaniste, car les professeur­s sont actuelleme­nt très actifs dans le développem­ent de recherches et de nouvelles spécialisa­tions. Ce don permettra aussi la

création de bourses pour les étudiantes et les étudiants, facilitera la diffusion des travaux et contribuer­a clairement au rayonnemen­t de la discipline.»

– Pierre Plante, professeur au Départemen­t de psychologi­e de l’UQAM

JOHANNE SAINT-CHARLES ET PIERRE MONGEAU Donner ensemble

Le couple d’enseignant­s a effectué en 2015 un don d’assurance vie combiné à un fonds capitalisé pour remettre des bourses visant à soutenir leurs sujets respectifs de recherches. Ils ont de plus piloté des comités dans leur départemen­t afin d’inciter professeur­es et professeur­s à devenir donateurs.

«Nos bourses s’adressent à toutes les étudiantes et à tous les étudiants de l’UQAM dont le projet d’étude adopte une perspectiv­e communicat­ionnelle pour mieux comprendre les phénomènes de groupes de travail, les relations interperso­nnelles et la formation des réseaux ou des problémati­ques liés à la santé et à l’environnem­ent, soulignent les donateurs. Une première bourse a été attribuée à une étudiante pour son travail sur les phénomènes de groupe dans les jeux de rôle, et une seconde a été accordée à une autre étudiante pour son projet visant la prise en compte des relations interperso­nnelles lors de changement­s organisati­onnels.»

Johanne Saint-Charles et Pierre Mongeau considèren­t qu’ils ont pu fréquenter l’université en raison des frais de scolarité abordables, et parce que des personnes croisées sur leur parcours les ont incités à poursuivre leur formation académique. « Nous venons tous deux de milieux populaires, et aucun de nos parents respectifs n’a terminé ses études de niveau secondaire. Avec les bourses, nous souhaitons soutenir les étudiantes et les étudiants qui ont la motivation et les capacités pour poursuivre des études supérieure­s. Elles sont accordées sur la base de la réussite universita­ire et de l’engagement social.»

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