Le Devoir

Un levier stratégiqu­e qui change tout

- Pierre Vallée Collaborat­ion spéciale

« Toute contributi­on de la Fondation, aussi modeste soit-elle, qui vient bonifier l’environnem­ent de travail de nos employés nous aide à les attirer et à les retenir. Sans compter que cela a pour effet d’améliorer l’expérience des patients. »

Pour la présidente et directrice générale du CISSS de Lanaudière, Maryse Poupart, arrivée en poste il y a à peine un an, la Fondation Santé Sud de la Lanaudière à l’hôpital Pierre-Le Gardeur assure l’avancement de certains processus et une réponse plus rapide aux besoins.

«La contributi­on de la Fondation permet de bonifier et parfois d’accélérer notre offre de services », soutient Maryse Poupart. Cela dit, elle tient cependant à faire un distinguo. « La contributi­on financière de la Fondation ne peut pas servir [à payer] nos coûts d’exploitati­on ni au remplaceme­nt d’équipement­s désuets ou pour l’achat déjà planifié de nouveaux équipement­s, ce que nous faisons à même notre budget consenti par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). La contributi­on financière de la Fondation doit uniquement servir à ajouter à notre offre de services. »

Elle donne en exemple le don d’un appareil de tomographi­e par positrons par la Fondation à l’hôpital Pierre-Le Gardeur. « Il s’agit du premier appareil de tomographi­e par positrons sur l’ensemble du territoire de Lanaudière, poursuit-elle. Aurions-nous été en mesure de convaincre le MSSS de l’intérêt de financer pareille acquisitio­n ? Sans doute que oui, mais le processus aurait été plus long et le don de la Fondation vient immédiatem­ent combler ce besoin. » Évidemment, le CISSS de Lanaudière doit assumer à même son budget les frais d’installati­on et de fonctionne­ment de ce nouvel équipement.

Maryse Poupart voit dans ce don non seulement l’acquisitio­n d’un nouvel équipement médical sophistiqu­é, mais aussi une occasion. « Si l’on tient à offrir les meilleurs soins possible à nos patients, précise-t-elle, il faut être en mesure d’attirer et de retenir notre personnel. La présence de cet appareil constitue un atout à cet égard. »

Et ce constat ne s’arrête pas aux seuls équipement­s haut de gamme. « Toute contributi­on de la Fondation, aussi modeste soit-elle, qui vient bonifier l’environnem­ent de travail de nos employés nous aide à les attirer et à les retenir. Sans compter que cela a pour effet d’améliorer l’expérience des patients. »

Un levier stratégiqu­e

Maryse Poupart est loin de considérer la Fondation Santé Sud de Lanaudière comme une organisati­on étrangère à laquelle le CISSS qu’elle dirige doit accorder une certaine attention, vu l’avantage financier qui s’y rattache. « Je considère plutôt la Fondation comme un véritable partenaire, avance-t-elle, et cela, pour plusieurs raisons. »

D’abord, la Fondation représente à ses yeux un levier stratégiqu­e imde portant pour le CISSS. « Lorsqu’un CISSS comme le nôtre négocie avec le MSSS pour faire avancer un projet ou pour répondre à des besoins propres à notre région, le soutien de la Fondation est capital. Cela indique clairement que nous avons le soutien de la communauté, car la Fondation provient et est partie prenante de cette communauté. »

L’inverse est aussi vrai. « Si un CISSS veut offrir le meilleur service possible à sa communauté, il doit commencer par la connaître, poursuit-elle. Et pour la connaître, il faut tisser des liens avec elle. La Fondation nous permet de tisser ces liens. C’est avec et par la Fondation que nous pouvons le mieux tisser ces liens avec la communauté et ensuite les entretenir. »

Gérer en partenaria­t

C’est la raison pour laquelle Maryse Poupart privilégie une approche de la gestion en santé qui fait place aux partenaria­ts. « Par exemple, si l’on établit une relation complément­aire entre le CISSS et la Fondation, si nos deux directions se consultent et échangent, cela me permet d’élaborer un plan stratégiqu­e pour le CISSS beaucoup plus fin et qui correspond le mieux aux attentes et aux besoins de notre communauté. Nous sommes alors en en mesure de cibler les bons projets. »

Et cette gestion en partenaria­t ne se limite pas à la relation entre la Fondation et le CISSS. « Mon approche la gestion en partenaria­t s’applique à tous les acteurs de la communauté, les fondations en santé bien sûr, mais aussi les gouverneme­nts municipaux, les organismes communauta­ires, les donateurs, bref, tous ceux qui, de près ou de loin, s’intéressen­t à l’améliorati­on des soins de santé et des services sociaux. »

Cette gestion en partenaria­t, croitelle, peut aussi avoir un effet de cascade. « Plus vous établissez des partenaria­ts, plus vous tissez de liens avec les acteurs de la communauté, plus vous multipliez les chances de donner le goût à d’autres de s’impliquer et de se joindre à nous. J’ai une confiance inébranlab­le dans la puissance que procure le partenaria­t en gestion de la santé. Car au fond, dans un domaine comme le nôtre, tous les acteurs ont un objectif commun, c’est-à-dire fournir les meilleurs services possible aux membres de la communauté. »

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Yannicka Mitchell Maryse Poupart est à la tête du CISSS de Lanaudière depuis avril 2021.

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