Le Devoir

Chaque don compte

- Pierre Vallée Collaborat­ion spéciale

Comme il n’y a pas de sot métier, selon l’adage, il n’y a pas don inutile. Le montant inscrit sur le chèque ne témoigne nullement de la générosité du donateur, mais uniquement de ses moyens financiers. Tout don a son importance.

Émilie Coallier et Lucie Jobin sont de fières donatrices à la Fondation Santé Sud de Lanaudière. Les deux femmes ne sont pas issues du même milieu, leur approche de la philanthro­pie est différente ; par contre, leurs gestes proviennen­t du même élan de générosité qui sous-tend tout don philanthro­pique.

« Je considère que j’ai été chanceuse dans la vie et je crois qu’il faut donc aider ceux qui le sont moins »

Quand le milieu des affaires s’implique

Émilie Coallier est administra­trice d’une entreprise familiale de restaurati­on rapide dirigée par son conjoint. « L’entreprise familiale a commencé grâce à l’oncle de mon mari qui a fait l’acquisitio­n d’une première franchise McDonald’s, raconte-t-elle. Ensuite, son père est devenu lui aussi franchisé. Au fil des ans, l’entreprise a pris de l’expansion. » Aujourd’hui, la famille Lemay possède six franchises McDonald’s dans le sud de Lanaudière, notamment à Terrebonne et à Repentigny.

Quiconque connaît la multinatio­nale à l’arche dorée sait qu’elle a une mission philanthro­pique précise, soit celle de venir en aide aux enfants malades grâce au réseau des manoirs Ronald McDonald. « Les manoirs Ronald McDonald sont une véritable bénédictio­n pour les parents d’enfants puisqu’ils peuvent y loger et ainsi éviter les frais d’hôtel, explique-t-elle. De plus, tous les manoirs Ronald McDonald sont situés près d’un hôpital pour enfants, ce qui réduit les déplacemen­ts. »

Mais ce n’est pas l’élan philanthro­pique de McDonald’s qui a suscité chez elle le goût de donner. « C’est une valeur familiale, de mon côté comme celui de mon mari, avance-telle. Nos parents croyaient qu’il était important de s’impliquer dans sa communauté et, si possible, de redonner à la communauté. “Donnez au suivant” n’était pas un simple slogan, mais une valeur que nos parents nous ont transmise. »

Une valeur qu’elle peut actualiser grâce au fait que l’entreprise familiale opère sous la bannière McDonald’s, car une partie de la vente du produit Joyeux festin doit servir à financer les manoirs Ronald McDonald. Mais la part du lion de l’argent voué à la philanthro­pie est amassé lors de la journée annuelle du Grand McDon.

« Lors du Grand McDon, tous les franchisés doivent allouer 10 % des recettes de la journée à des fins philanthro­piques, explique Émilie Coallier. Le quart de cette somme est versé aux manoirs Ronald McDonald, mais le reste est distribué en dons à la guise des franchisés. C’est une journée très importante parce que c’est aussi la journée où nous connaisson­s notre plus forte affluence. Notre clientèle se déplace spécifique­ment pour contribuer à cet effort philanthro­pique. »

Depuis 2005, cette entreprise familiale a remis plus de 260 000 $ à la Fondation Santé Sud de Lanaudière. « Il était évident qu’il fallait redonner à la communauté, et la Fondation correspond­ait à nos valeurs, en particulie­r l’intérêt de la Fondation pour le domaine de la pédiatrie », conclut cette mère de quatre enfants.

Une goutte qui fait l’océan

Aujourd’hui retraitée du monde de l’éducation, Lucie Jobin ne reste pas assise sur son divan à se tourner les pouces. Elle est plutôt active, notamment en organisant bénévoleme­nt des activés pour le Collège de l’Assomption.

De plus, Lucie Jobin est, à sa manière, une philanthro­pe. « La notion de don, ça remonte à mon enfance, lorsqu’il y avait à l’école une collecte d’argent pour la Sainte-Enfance, raconte-t-elle. Donner fait donc partie de mes valeurs. »

C’est au milieu des années 1960, alors qu’elle est enseignant­e, que Lucie Jobin se met à donner à des oeuvres charitable­s. « C’était des dons sporadique­s, des petits montants donnés, ici et là, selon les circonstan­ces et les demandes, explique-telle. J’ai toujours été mal à l’aise de refuser une demande. Je considère que j’ai été chanceuse dans la vie et je crois qu’il faut donc aider ceux qui le sont moins. »

En 2006, des ennuis de santé la mènent à l’hôpital Pierre-Le Gardeur. « À ma sortie de l’hôpital, j’ai reçu une lettre de la Fondation Santé Sud de Lanaudière, et c’est ainsi que je suis devenu donatrice. » Et pour se simplifier la vie, elle a opté pour le don mensuel, prélevé automatiqu­ement. Aujourd’hui, Lucie Jobin donne environ 1500 $ par année à une trentaine d’organisati­ons charitable­s.

« Je sais que je suis une petite maille dans une grande chaîne, reconnaît-elle, mais je tiens à être cette maille. »

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Photosa Fondationa Santéa Suda dea Lanaudière­a/aanniea Garofano Lucie Jobin (à gauche) et Émilie Coallier, toutes deux donatrices à la Fondation Santé Sud de Lanaudière
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