Permettre aux projets de se réaliser
Administrateur de la Fondation Hôpital Saint-Eustache depuis 2009, et président depuis l’an dernier, Me Pierre G. Mayer ne chôme pas pour faire entrer de l’argent et le transformer en projets et en réalisations. L’une de ses plus grandes satisfactions ? L’ouverture, en 2016, du centre externe de dialyse rénale, puis du centre de cancérologie Alain Germain en 2017.
L’arrivée de Me Pierre G. Mayer au conseil d’administration de la Fondation Hôpital Saint-Eustache ne relève pas du hasard. Deux ans auparavant, son frère, âgé de 34 ans, est décédé d’un cancer, une période difficile l’ayant amené à fréquenter tant les hôpitaux que les palais de justice, et à voir de près le système de santé et l’extraordinaire dévouement des gens qui y travaillent. Lorsqu’il fut pressenti pour devenir administrateur de la Fondation, la décision allait de soi.
L’an dernier, après le départ de Jacques Pelletier, qui en fut longtemps le président, Pierre G. Mayer était le choix tout désigné pour le remplacer, apportant une importante stabilité, de même que son expérience d’avocat depuis bientôt 30 ans, gardien aussi de l’histoire de la Fondation. Celle-ci ne se tourne pas les pouces et a délié les cordons de sa bourse pour des projets qui ont transformé le visage des soins de santé dans les Basses-Laurentides.
En effet, si le centre hospitalier dessert une population d’environ 300 000 personnes, avant 2016, les personnes souffrant d’un cancer ou de troubles rénaux n’avaient d’autre choix que d’aller principalement à Montréal pour se faire soigner. Résultat : des dizaines de kilomètres à parcourir après des traitements souvent éprouvants, et plus encore lorsque le retour à la maison se faisait au milieu des embouteillages.
« L’ancien ministre de la Santé Gaétan Barrette était sûr que l’on blaguait lorsqu’on lui a fait part de la situation, se souvient Me Mayer. La norme veut que tout hôpital de 250 lits et plus [Saint-Eustache en compte en ce moment 349] soit pourvu d’un département d’oncologie. Si nous pouvions, du côté de la Fondation, fournir un bâtiment et des équipements, l’ex-ministre promettait qu’il débloquerait les budgets nécessaires pour avoir le personnel et rendre les services. » Pour la Fondation, il fallait donc répondre aux attentes.
En 2015, elle s’est alors lancée dans une ambitieuse campagne de financement, la cinquième de son histoire, l’une de celles qui marquent l’imagination. Après l’achat, en 2013, d’un terrain près de l’hôpital d’une valeur de 1 029 000 $, tous les espoirs étaient permis afin de recueillir une somme de 5 millions et que les services tant attendus deviennent ainsi réalité.
L’importance du don testamentaire
Avant son décès, Alain Germain, professeur, conseiller en marketing et gestionnaire d’entreprises, avait planifié un don testamentaire à un établissement de santé répondant à un certain nombre de critères. La tâche d’en sélectionner un revenait à sa veuve, Mme Danielle Martin, et la Fondation Hôpital Saint-Eustache fut l’heureuse élue. Avec à la clé une somme de 3,225 millions.
« Nous aurions très bien pu ne pas recevoir ce don, reconnaît Pierre G. Mayer. Nous lui avons présenté le projet, elle l’a accepté, ce qui en a fait le don le plus important de notre histoire. »
Un don tombé du ciel ? Pas tout à fait. « Au début des années 2010, des formations ont été offertes aux professionnels de la région des BassesLaurentides pour les sensibiliser au don testamentaire. Cette démarche a porté ses fruits, notamment auprès de plusieurs notaires, qui en ont parlé à leurs clients, tout en les informant de l’existence de notre Fondation. »
C’est ce qui a fait de l’année 2016 une période charnière, à la fois pour l’Hôpital et pour la Fondation. Sur un terrain acquis en 2013, le centre de santé Desjardins est bâti et, à quelques mois d’intervalle, le centre externe de dialyse rénale et le centre de cancérologie Alain Germain ouvrent leurs portes. En 2021, le personnel a soigné plus de 14 000 patients en hémato-oncologie, et plus de 17 000 en dialyse rénale.
Pierre G. Mayer cultive encore de grandes ambitions pour la Fondation, et reconnaît que ce don substantiel est un joyau dans sa trajectoire d’administrateur. Des succès de la sorte, il en souhaite d’autres, citant la célèbre réplique du film Le champ de rêves :« If you build it, they will come. »