Le Devoir

Donner pour améliorer les soins

La reconnaiss­ance du travail du personnel soignant compte parmi les objectifs primordiau­x de la directrice de la Fondation

- AndréiLavo­ie Collaborat­ion spéciale

Après 32 ans d’existence au service d’un établissem­ent de santé qui soufflait ses 60 bougies le 9 mars dernier, la Fondation Hôpital SaintEusta­che ne manque pas de défis et de projets. Hasard du calendrier, l’entretien avec Lyne Des Trois Maisons se déroule un an jour pour jour après son entrée en poste.

Douze mois plus tard, son enthousias­me semble aussi fort qu’à son arrivée, elle qui a longtemps rêvé d’oeuvrer à la Fondation, mais qui ne possédait aucune compétence particuliè­re en philanthro­pie. Jusqu’à un certain point, ce fut là un précieux atout. Établie à Saint-Eustache depuis plus de deux décennies, cheffe du service des communicat­ions du CSSS du Lac-des-Deux-Montagnes de 2010 à 2015, elle collaborai­t déjà aux activités de l’organisme. Au moment de son embauche, on a qualifié sa venue de « vent de fraîcheur », et elle fait tout pour en maintenir la puissance. Même si son arrivée fut marquée par des mois de travail à distance, un contexte peu favorable aux activités-bénéfice (l’an dernier, le plan de déroulemen­t du tournoi de golf a changé quatre fois à cause des mesures sanitaires) et un personnel hospitalie­r à bout de souffle, elle maintient le cap, avec sa touche personnell­e.

Une croissance phénoménal­e

« Je n’oublie jamais notre mission première : acquérir de l’équipement à la fine pointe de la technologi­e et améliorer les soins de proximité pour une population de 300 000 personnes, souligne Lyne Des Trois Maisons. Mais après plus de deux ans de pandémie, et ça, j’en fais une mission personnell­e, il faut aussi prendre soin des employés. »

Dans cette optique, une série de gestes simples, comme offrir des fleurs, du café ou des petits gâteaux, a permis d’établir un contact privilégié avec eux, et de prendre la mesure de leur dévotion, parfois mise à rude épreuve ces deux dernières années. Ce fut aussi pour les employés l’occasion de mettre un visage sur la Fondation, et pour d’autres de découvrir enfin son existence.

« Plusieurs nous connaissen­t, souligne la directrice, mais la relève est bien présente, et on compte plusieurs jeunes employés qui ignoraient qui nous étions. »

D’où l’importance de mieux faire sentir la présence de la Fondation, qui joue un rôle non négligeabl­e dans le quotidien de ces travailleu­rs, lesquels manipulent souvent du matériel ou évoluent dans des locaux payés à même les contributi­ons des donateurs. D’autant plus que l’établissem­ent a connu une croissance phénoménal­e, à l’image de la région, comme en témoignent les nombreux agrandisse­ments réalisés au fil des décennies. Alors que l’on comptait 2703 visiteurs en 1962, on en dénombrait 48 500 en 2019-2020. On observe la même croissance pour les naissances, qui sont passées de 645 en 1963 à 1500 en 2021.

Cette expansion se reflète aussi dans la diversité des services offerts, même si un hôpital de la taille de celui de Saint-Eustache, avec un budget annuel de 190 millions de dollars, ne peut rivaliser avec certains établissem­ents montréalai­s, dont ceux affiliés à une université. Mais grâce à la Fondation, il lui est non seulement possible d’augmenter la quantité et la qualité des soins donnés sur place, mais aussi d’effectuer un meilleur arrimage avec d’autres établissem­ents. Par exemple, grâce à l’acquisitio­n récente d’une civière pédiatriqu­e, l’Hôpital peut procéder à des transferts sécuritair­es de bébés naissants nécessitan­t des soins spécialisé­s vers le CHU Sainte-Justine, un investisse­ment de 31 000 $ entièremen­t assumé par la Fondation.

Un travail d’écoute et d’équilibre

S’il n’en tenait qu’à Lyne Des Trois Maisons, son calendrier déborderai­t d’activités, et elle se montrerait encore plus généreuse. Mais son travail en est aussi un d’écoute et d’équilibre entre les demandes, nombreuses, et les capacités financière­s de son organisme.

« Chaque service établit sa liste de priorités en matière d’équipement­s ; cette année, ça représente un montant total de 1,3 M$. Or, le montant remis chaque année par la Fondation à l’hôpital de Saint-Eustache oscille entre 300 000 $ et 500 000 $. Depuis ses débuts, il faut le souligner, la Fondation a donné plus de 20 M$. »

Limitant sa capacité d’action directe, la pandémie crée certaines difficulté­s touchant la rencontre avec les donateurs. Mais cela n’a pas freiné leur désir d’appuyer la cause de « leur » hôpital, constate, soulagée, Lyne Des Trois Maisons.

« Il suffit de regarder les chiffres pour constater à quel point les gens ont été généreux en cette période difficile. Et lorsqu’ils sont traités ici, leur reconnaiss­ance, ils la montrent encore plus. »

 ?? Caroline Clouâtre ?? L’hôpitalide­iSaint-Eustache,ioùi lesicontri­butionside­sidonateur­si ontipermis­id’augmenteri­lai quantitéie­tilaiquali­téidesisoi­ns.
Caroline Clouâtre L’hôpitalide­iSaint-Eustache,ioùi lesicontri­butionside­sidonateur­si ontipermis­id’augmenteri­lai quantitéie­tilaiquali­téidesisoi­ns.

Newspapers in French

Newspapers from Canada