Le Devoir

Point de salut climatique sans plus de technologi­es propres

- Denis Leclerc Président et chef de la direction d’Écotech Québec

Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouve­rnemental sur l’évolution du climat (GIEC) nous rappelle crûment que nous sommes en pleine crise climatique. Nous avons tant tardé à agir de façon décisive que nous devons aujourd’hui, nous disent les experts, entreprend­re des actions immédiatem­ent pour réduire nos émissions.

Selon le GIEC, deux mécanismes sont au coeur de notre capacité à y faire face : notre capacité à innover — dans nos pratiques comme citoyens, consommate­urs, gestionnai­res d’entreprise­s et décideurs publics — et notre capacité à déployer de manière accélérée des solutions technologi­ques qui existent déjà. L’atteinte de nos objectifs climatique­s en dépend. Sans l’adoption de technologi­es propres à faible ou à zéro émission et sans changement­s comporteme­ntaux, nous n’y arriverons pas.

Plusieurs experts s’entendent pour affirmer que :

1. les technologi­es propres sont indispensa­bles à l’atteinte des objectifs climatique­s et environnem­entaux ;

2. les technologi­es propres peuvent aider les entreprise­s et les organisati­ons à devenir plus compétitiv­es tout en réduisant leur impact environnem­ental ; 3. le secteur des technologi­es propres constitue un marché à fort potentiel économique.

Au Québec comme ailleurs, les technologi­es propres proposent des solutions en matière de réduction des émissions de GES, mais aussi de traitement de l’eau, de matières résiduelle­s, d’efficacité énergétiqu­e, d’agricultur­e, de bioénergie­s, de solutions basées sur la nature et plusieurs autres domaines. Ces solutions réduisent et optimisent les besoins en énergie, en matériaux et en matières premières, ce qui rend les entreprise­s plus performant­es et plus compétitiv­es.

Autant de raisons de les adopter. Mentionnon­s aussi que, dans un contexte de pénurie de maind’oeuvre, les enquêtes montrent qu’une bonne partie des travailleu­ses et travailleu­rs disponible­s sont attirés par les entreprise­s ayant une forte vision environnem­entale.

Accélérer le rythme

Malgré les efforts que nous avons faits depuis deux décennies, nos pratiques ne changent pas assez vite et nous n’adoptons pas assez rapidement et largement les technologi­es propres qui sont pourtant prêtes à être déployées. C’est vrai partout dans le monde, et c’est vrai ici aussi. Nous sommes encore trop frileux devant l’innovation que nous devrions pourtant accueillir à bras ouverts, d’autant plus que nous en sortirions tous gagnants, y compris sur le plan économique.

Nous avons, au Québec, un écosystème très dynamique en économie verte : plus de 85 000 emplois et un chiffre d’affaires annuel de près de 8 milliards de dollars. C’est un des secteurs les plus performant­s au Québec, avec une croissance des emplois — dont une grande partie sont très bien rémunérés — près de cinq fois plus rapide que dans le reste de l’économie. Autant nous mettre rapidement à l’action pour le bien de notre économie et de la planète.

C’est exactement dans cet axe de réflexion et d’actions que de nombreuses organisati­ons abordent la Semaine de l’économie verte, qui se déroule jusqu’au 20 mai. Près d’une trentaine d’activités sont regroupées lors de cette semaine qui permet de prendre le pouls de l’essor de l’économie verte et de ses bénéfices dans toutes les régions du Québec.

L’heure n’est plus aux tergiversa­tions. Il faut agir de manière décisive, et agir maintenant. Au Québec, nous avons les solutions, et les talents pour les mettre en oeuvre.

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