Pierre-Paul Noreau sera le nouveau président du Conseil de presse
Il souhaite d’abord s’attaquer à la question du financement de l’organisme
Le conseil d’administration du Conseil de presse du Québec a annoncé lundi la nomination de Pierre-Paul Noreau au poste de président, faisant de lui la 10e personne à occuper cette fonction depuis la création du Conseil, en 1973.
M. Noreau remplacera ainsi la présidente sortante, Paule Beaugrand-Champagne, retraitée et consultante en information à Montréal, en poste depuis 2014. Il entrera en fonction dès le 19 mai.
Fort de son expérience dans le milieu médiatique et de ses cinq années passées au Conseil, notamment au sein du conseil d’administration, Pierre-Paul Noreau estime pouvoir « apporter une connaissance à l’interne », explique-t-il avec enthousiasme au Devoir. En ce sens, il se dit prêt à relever les quelques défis qui se posent au Conseil, à commencer par la question du financement.
Titulaire d’un baccalauréat ès arts de l’Université Laval, Pierre-Paul Noreau a commencé sa carrière dans sa ville natale de La Tuque, dans un hebdomadaire et à la radio. Il a ensuite été embauché comme journaliste par Le Soleil, où il a occupé différentes fonctions. Sa plus longue affectation a été celle de correspondant parlementaire à Ottawa.
Après avoir successivement été chef de pupitre, directeur des pages économiques, chef des nouvelles, directeur de l’éditorial, vice-président et éditeur adjoint pour le quotidien de Québec, il a pris les rênes du journal Le Droit en 2015 à titre de président et d’éditeur.
Depuis 2019, il est président de la Fondation des prix Michener, qui soutient, stimule et célèbre le journalisme d’enquête au service de l’intérêt public. Impliqué dans divers organismes, il a notamment siégé aux conseils d’administration de News Media Canada, de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, de RecycleMédias et de l’Institut du savoir Montfort.
« La qualité de l’information a toujours été au coeur du travail et des accomplissements de PierrePaul Noreau, et son leadership n’est plus à démontrer », a déclaré la secrétaire générale du Conseil de presse, Caroline Locher, dans un communiqué diffusé par l’organisation.
Des défis à relever
« Au cours des dernières années, nos ressources ayant diminué, on est un peu plus essoufflés et on a un peu plus de difficulté à répondre à nos obligations », explique M. Noreau.
S’il se réjouit des sommes dépensées en publicité dans les médias québécois par le gouvernement Legault pendant la pandémie de COVID-19, le nouveau président invite le premier ministre « à boucler la boucle en augmentant son soutien au Conseil de presse, qui n’a pas bougé depuis plus de 10 ans ».
Il ajoute qu’à l’ère des réseaux sociaux, les plaintes du public déposées au Conseil de presse se font plus nombreuses. « Nos capacités […] ne sont pas suffisantes. Il faudrait doter le Conseil de ressources humaines supplémentaires pour qu’il puisse bien remplir sa mission », poursuit-il.
« Le Conseil est là pour servir le public, souligne M. Moreau. C’est le gardien de la déontologie et des normes de qualité [journalistiques]. »
En entrevue avec Le Devoir il y a deux semaines, la présidente sortante sonnait elle aussi l’alarme sur les difficultés financières du tribunal d’honneur des médias, dont la survie est en péril, selon elle.
OEuvrant depuis près de 50 ans à la protection de la liberté de la presse et à la défense du droit du public à une information de qualité, le Conseil aurait par ailleurs avantage à être plus largement connu du public afin qu’il puisse s’y référer plus naturellement, estime le nouveau président.