Le Devoir

Le lapsus de Bush ravive la colère

L’ancien président a parlé de « l’invasion injustifié­e » de l’Irak plutôt que de l’Ukraine

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« Une invasion totalement injustifié­e et brutale de l’Irak » : le lapsus de l’ancien président américain George W. Bush parlant de l’invasion russe en Ukraine a fait rire son auditoire, mais a ravivé la colère des internaute­s en Irak.

Mercredi soir, c’est du conflit ukrainien et de l’offensive russe que voulait parler M. Bush, lors d’un événement organisé par le George W. Bush Presidenti­al Center, au Texas. Quand sa langue a fourché : « La décision d’un seul homme de lancer une invasion totalement injustifié­e et brutale de l’Irak — je veux dire de l’Ukraine », a-t-il corrigé lors d’un discours, son lapsus étant accueilli par les rires de l’assistance.

« 75 ans », a-t-il continué, en faisant allusion à son âge, ce qui a provoqué une nouvelle salve de rires.

Un goût amer

L’extrait vidéo a été repris par tous les médias arabes et partagé sur les réseaux sociaux par de nombreux journalist­es et chercheurs travaillan­t sur la région.

Les autorités et les grands politicien­s irakiens n’ont pas commenté la gaffe, mais pour les internaute­s irakiens, ce lapsus tourné à la dérision a un goût amer.

« Le spectre de l’invasion de l’Irak et de sa destructio­n poursuit Bush fils. Son subconscie­nt l’a exposé quand il a pris le pas sur sa langue », a tweeté le journalist­e irakien Omar al-Janabi. « Oui, c’est une invasion brutale et injustifié­e qui restera ton pire cauchemar », a-t-il ajouté.

« L’heure de la vérité a sonné, l’invasion de l’Irak est un cauchemar avec lequel tu vis […] et qui te tourmente la conscience », a écrit sur Facebook un internaute irakien, Hamza Qoussaï.

Si l’invasion américaine de 2003, lancée sous la présidence Bush, a mené au renverseme­nt du dictateur Saddam Hussein, elle a ouvert une des périodes les plus sanglantes dans l’histoire moderne de l’Irak, marquée par une guerre confession­nelle et une montée en puissance des djihadiste­s.

Entre 2003 et 2011, date du retrait américain, plus de 100 000 civils ont été tués, selon l’organisati­on Iraq Body Count. Les États-Unis ont déploré près de 4500 morts.

L’interventi­on militaire américanob­ritannique avait débuté le 20 mars 2003, après des accusation­s contre le régime de Saddam Hussein selon lesquelles il détenait des « armes de destructio­n massive (ADM) ». Mais aucune ADM n’a jamais été retrouvée.

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