Xi Jinping
L’IMPÉRIALISTE
Chinois, 68 ans Président de la Chine Fortune estimée : 1,2 milliard $US
Le président chinois se positionne en grand leader du développement économique de son pays. Ses politiques sont comparées par plusieurs observateurs à l’idéologie socialiste de l’ère Mao. Principale différence : la Chine est aujourd’hui la première économie de la planète et les gestes de Xi freinent son essor fulgurant des dernières années. En étouffant l’émergence d’une industrie technologique incarnée par Alibaba, ByteDance (TikTok) et Tencent, qu’il juge trop indépendante à son goût, Xi Jinping s’est peut-être tiré une première balle dans le pied. Son opposition aux géants technos a retranché en deux ans pas moins de 2000 milliards de dollars américains de valeur dans l’économie chinoise.
Ses méthodes sont musclées. Elles ont entre autres mené à la disparition pure et simple du radar médiatique du fondateur et ancien grand patron d’Alibaba, Jack Ma, qui était jusque-là un des ténors de l’expansion technologique chinoise à l’échelle mondiale. Ces jours-ci, elles refroidissent grandement les ardeurs des sociétés étrangères qui veulent investir en Chine, là où les attendent pourtant un milliard et demi de consommateurs potentiels.
Le président Xi a imposé une loi sur la protection des données personnelles l’an dernier qui va jusqu’à obliger des entreprises absentes du marché chinois à respecter ses dispositions si elles souhaitent seulement marchander avec des entreprises chinoises. Selon les analystes, cette loi pourrait forcer les géants technos étrangers à investir massivement en Chine. Cela correspond au plus récent plan quinquennal de Xi Jinping, qui souhaite faire de la Chine un pays entièrement autonome en matière de technologies stratégiques : robotique, semi-conducteurs, transport électrique… et une intelligence artificielle applicable tant pour automatiser ses usines que pour pister ses citoyens au comportement un peu louche.
Les efforts centralisateurs du président et autocrate chinois seront soumis à un premier grand test au cours des prochains mois. Xi Jinping a promis d’endiguer une énième vague de COVID de telle façon que son impact économique soit nul, ou presque. Résultat : des dizaines de millions de Chinois se trouvent confinés de force. Le succès de l’opération reste incertain. Goldman Sachs prévoit une contraction de 1 % du PIB chinois si cette mesure s’étire sur un mois ou plus. Même la cible de croissance économique de 5,5 % en 2022 — très modeste dans le contexte chinois — est remise en doute. Cette incertitude pèse depuis quelques semaines sur les Bourses mondiales et fait craindre une récession généralisée.
Quand l’empereur tousse, c’est toute la planète qui attrape le rhume.