Perdus dans l’espace
Night Sky part dans tous les sens, s’étire puis s’effondre, du moins sur la foi de six des huit épisodes visionnés
La perspective de voir Sissy Spacek (Carrie) et J.K. Simmons (Whiplash) jouer un couple de longue date avait de quoi plaire. Que les deux vétérans, chacun lauréat d’un Oscar, partagent la vedette d’une série de sciencefiction ne faisait qu’accroître les attentes. Or, après un premier épisode efficace et souvent émouvant, Night Sky part dans tous les sens, s’étire puis s’effondre, du moins sur la foi de six des huit épisodes visionnés.
On y suit Irene et Franklin York, un couple de septuagénaires. En apparence sans histoire, ils habitent la campagne, à bonne distance d’une « petite ville typique américaine ». Or, Irene et Franklin ont un secret : sous leur cabanon se trouve une sorte de sas capable de les transporter dans l’espace, sur une planète inconnue que les vieux amants contemplent derrière une épaisse vitre. Intrigant, cet élément de science-fiction semble d’abord vouloir s’arrimer à un délicat et poignant récit de fin de vie. Hélas, dès le deuxième épisode, une intrigue concurrente présente une mère et sa fille qui, en plein désert, vivent elles aussi à proximité d’une chambre intergalactique.
À la galerie de personnages secondaires sous-écrits s’ajoutent, entre autres, un voisin trop curieux, une petitefille bien intentionnée, une infirmière cleptomane et, surtout, un jeune et mystérieux inconnu qui surgit un soir du sas des York. Ah, et il y a une sorte de secte qui est mêlée à tout ça, non qu’on s’en soucie une fois son existence révélée, car dès qu’on s’éloigne d’Irene et de Franklin, l’intérêt se dissipe. Infiniment nuancés et d’une justesse de chaque instant, Spacek et Simmons captivent. Ils sont les étoiles de ce « ciel nocturne » surchargé.
Night Sky
Prime Video, dès le 20 mai