Pour une agriculture écologique et cohérente
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« Il ne s’agit pas d’un retour à l’ancien temps, mais bien d’une manière d’habiter le territoire rythmé par les saisons, inspirée par l’histoire et motivée par les enjeux contemporains » — Émilie Viau-Drouin
À l’aube de la prochaine saison des récoltes, c’est le moment de réfléchir plus largement à l’avenir de l’alimentation durable. La CAPE (Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique) s’est penchée sur la question et présente un manifeste pour appeler tous les ordres du gouvernement à amener de l’eau au moulin pour une agriculture de proximité, diversifiée, biologique et à échelle humaine. Le portrait de la situation
Le plus récent rapport du GIEC nous le répétait clairement : pour freiner les changements climatiques, l’adoption d’une alimentation durable est de mise. Encore faut-il bien comprendre de quoi il s’agit et que celleci soit adaptée à chaque milieu et accessible à tous.
Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’alimentation durable se définit comme ayant « de faibles conséquences sur l’environnement, contribuant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi qu’à une vie saine pour les générations actuelles et futures. [Elle] contribue aussi à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes, [elle est] culturellement acceptable, économiquement équitable et accessible, abordable, saine et salubre, et permet d’optimiser les ressources naturelles et humaines. »
En effet, l’alimentation durable va bien au-delà de l’agriculture. Elle tient compte des agriculteurs, des écosystèmes, des différentes cultures culinaires et de l’accès géographique et économique à ce modèle alimentaire.
Les agriculteurs d’abord
Selon Émilie Viau-Drouin, présidente de la CAPE et gérante de la ferme La Grelinette à Saint-Armand, les solutions pour parvenir à une production alimentaire durable existent déjà. « Il suffit d’avoir la volonté politique de le faire », lance-t-elle.
À son avis, si la profession d’agriculteur et d’éleveur durables était davantage valorisée, cela permettrait de faire avancer les choses plus rapidement au sein du gouvernement.
Pourtant, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, annonçait en octobre 2020 le Plan d’agriculture durable 2020-2030 (PAD). Le budget total de 125 millions vise à « accélérer l’adoption de pratiques agroenvironnementales responsables et performantes afin de répondre aux préoccupations des acteurs du milieu agricole et des citoyens ».
Parallèlement, le nombre de fermes certifiées biologiques a presque doublé en cinq ans. Il est passé de 1592 en 2016 à 3154 en 2021. Le Québec détient d’ailleurs le plus grand nombre d’entreprises certifiées biologiques au Canada.
Ces statistiques ne surprennent pas Émilie Viau-Drouin. Mais elle croit que le PAD comporte de grandes lacunes. « Le plus grand problème avec cette vision, c’est qu’on ne récompense pas ceux et celles qui ont déjà de bonnes pratiques, explique-telle. On donne de petites récompenses à ceux qui veulent maintenant changer leurs façons de faire. » Elle s’interroge aussi à savoir si ces subventions ne vont pas surtout servir à de grands producteurs de soya ou de maïs qui vont passer au bio pour exporter leur production. Malgré ces questionnements, la CAPE a plusieurs pistes de solutions pour rendre l’alimentation plus durable et plus accessible à tous.
Des solutions plein les mains
Dans son manifeste, la CAPE souhaite « guider l’État vers ces actions concrètes ». « Le gouvernement pourrait par exemple rembourser les coûts de la certification biologique aux entreprises qui l’obtiennent et qui la maintiennent, indique Émilie Viau-Drouin. Au niveau provincial, on pourrait mettre en place des subventions salariales pour payer les travailleurs convenablement sans que cela influe sur le prix. » Elle suggère également de soutenir les MRC pour qu’elles puissent offrir gratuitement une place aux producteurs locaux dans les marchés fermiers de leurs municipalités.
Les herbes du Québec en bouteille
La distillerie La Chaufferie et Amer Kebek annoncent la sortie d’une nouvelle liqueur d’herbes 100 % québécoise : La Cueilleuse. Fièrement étiqueté « Origine Québec », le produit résulte d’une association entre le chef distillateur Vincent Van Horn et Claudia Doyon, mixologue, cofondatrice d’Amer Kebek, passionnée d’herboristerie et cueilleuse. La liqueur a d’ailleurs été nommée en son honneur.
La Cueilleuse a été conçue à partir d’alcool de fruits récupérés de quelques vignobles et cidreries québécois, et met en avant les valeurs écoresponsables des deux protagonistes. Produite à Granby, la liqueur offre une expérience gustative délicate et sophistiquée. Bien loin des liqueurs d’herbes auxquelles on est habitués, elle surprend par son côté iodé, légèrement vanillé et floral. C’est un produit tout en finesse qui étonne par la complexité de sa composition. Les deux artisans se sont d’ailleurs inspirés de l’eau-de-vie macérée d’herbes médicinales et sucrées au miel datant du MoyenÂge pour créer La Cueilleuse ; ce qui explique en partie la subtilité des arômes de cette liqueur.
La Cueilleuse est offerte dans un format de 500 ml qui permet une meilleure préservation des arômes, au coût de 30 $, à la SAQ.
Les soeurs Monna font rayonner l’île d’Orléans
Celles à qui l’on doit la pérennité de Cassis Monna & Filles, Anne et Catherine Monna, lancent un nouveau projet en acquérant La Boulange, une boulangerie artisanale située au coeur de Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans. Dès la fin juin, le charmant presbytère érigé en 1879 poursuivra son histoire sous un concept renouvelé, La Midinette boulangerie de fantaisie & buvette, un lieu de restauration en bordure du fleuve inspiré des stations balnéaires, du farniente et de l’esprit de vacances.
« Nous avons été complètement charmées par La Boulange, un endroit singulier qui sera transformé en boulangerie de fantaisie et en petite buvette, mais qui conservera ce pour quoi les gens y sont attachés, indique Anne Monna, copropriétaire. Il est important pour nous que la clientèle habituelle y retrouve les spécialités qu’elle apprécie tant depuis ces années. »
En matinée, les activités de la boulangerie pour lesquelles La Boulange était reconnue se poursuivront, comme la vente de pain et de viennoiseries. Dès midi, un petit menu inspiré des îles et de la plage prendra doucement le relais : des plats simples à partager et une belle sélection de vins pour agrémenter l’heure de l’apéro.
La Boulange, 4624 chemin Royal, à Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans cassismonna.com
Nouveauté haute en couleur
Unibroue vient de sortir une toute nouvelle bière belge de style saison en canette : la Saison libre. Avec son allure colorée, cette bière met en lumière la jeunesse, la folie et la révolution du Québec des années 1970. La bière dégage des parfums houblonnés aux notes d’agrumes, de fleurs et d’épices très marqués. La finale est sèche et surette, et avec son taux d’alcool à 4 %, elle est parfaite pour les chaudes journées de canicule ! Comme toutes les bières belges d’Unibroue, Saison libre est refermentée dans son emballage, ce qui lui apporte des bulles naturelles, abondantes et très fines.
Cette nouveauté thématique à saveur rétro rappelant le mouvement peace and love a également été déclinée en chanson afin de souligner l’arrivée de cette bière de soif. La chanson mythique de Renée Claude, C’est le début d’un temps nouveau, reprise par l’artiste Mike Clay pour Unibroue, est disponible pour écoute sur Soundcloud et dans la liste Spotify dès maintenant.
Saison libre est offerte dans les supermarchés et dépanneurs du Québec en caisses de 12 X 355 ml et de 4 X 473 ml.