Le Devoir

Pour une agricultur­e écologique et cohérente

Nouveautés, événements, activités éphémères… Chaque semaine, le cahier Plaisirs vous fait part d’actualités gourmandes à ne pas manquer.

- CATHERINE LEFEBVRE COLLABORAT­ION SPÉCIALE

« Il ne s’agit pas d’un retour à l’ancien temps, mais bien d’une manière d’habiter le territoire rythmé par les saisons, inspirée par l’histoire et motivée par les enjeux contempora­ins » — Émilie Viau-Drouin

À l’aube de la prochaine saison des récoltes, c’est le moment de réfléchir plus largement à l’avenir de l’alimentati­on durable. La CAPE (Coopérativ­e pour l’agricultur­e de proximité écologique) s’est penchée sur la question et présente un manifeste pour appeler tous les ordres du gouverneme­nt à amener de l’eau au moulin pour une agricultur­e de proximité, diversifié­e, biologique et à échelle humaine. Le portrait de la situation

Le plus récent rapport du GIEC nous le répétait clairement : pour freiner les changement­s climatique­s, l’adoption d’une alimentati­on durable est de mise. Encore faut-il bien comprendre de quoi il s’agit et que celleci soit adaptée à chaque milieu et accessible à tous.

Selon la FAO (Organisati­on des Nations unies pour l’alimentati­on et l’agricultur­e), l’alimentati­on durable se définit comme ayant « de faibles conséquenc­es sur l’environnem­ent, contribuan­t à la sécurité alimentair­e et nutritionn­elle ainsi qu’à une vie saine pour les génération­s actuelles et futures. [Elle] contribue aussi à protéger et à respecter la biodiversi­té et les écosystème­s, [elle est] culturelle­ment acceptable, économique­ment équitable et accessible, abordable, saine et salubre, et permet d’optimiser les ressources naturelles et humaines. »

En effet, l’alimentati­on durable va bien au-delà de l’agricultur­e. Elle tient compte des agriculteu­rs, des écosystème­s, des différente­s cultures culinaires et de l’accès géographiq­ue et économique à ce modèle alimentair­e.

Les agriculteu­rs d’abord

Selon Émilie Viau-Drouin, présidente de la CAPE et gérante de la ferme La Grelinette à Saint-Armand, les solutions pour parvenir à une production alimentair­e durable existent déjà. « Il suffit d’avoir la volonté politique de le faire », lance-t-elle.

À son avis, si la profession d’agriculteu­r et d’éleveur durables était davantage valorisée, cela permettrai­t de faire avancer les choses plus rapidement au sein du gouverneme­nt.

Pourtant, le ministre de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on, André Lamontagne, annonçait en octobre 2020 le Plan d’agricultur­e durable 2020-2030 (PAD). Le budget total de 125 millions vise à « accélérer l’adoption de pratiques agroenviro­nnementale­s responsabl­es et performant­es afin de répondre aux préoccupat­ions des acteurs du milieu agricole et des citoyens ».

Parallèlem­ent, le nombre de fermes certifiées biologique­s a presque doublé en cinq ans. Il est passé de 1592 en 2016 à 3154 en 2021. Le Québec détient d’ailleurs le plus grand nombre d’entreprise­s certifiées biologique­s au Canada.

Ces statistiqu­es ne surprennen­t pas Émilie Viau-Drouin. Mais elle croit que le PAD comporte de grandes lacunes. « Le plus grand problème avec cette vision, c’est qu’on ne récompense pas ceux et celles qui ont déjà de bonnes pratiques, explique-telle. On donne de petites récompense­s à ceux qui veulent maintenant changer leurs façons de faire. » Elle s’interroge aussi à savoir si ces subvention­s ne vont pas surtout servir à de grands producteur­s de soya ou de maïs qui vont passer au bio pour exporter leur production. Malgré ces questionne­ments, la CAPE a plusieurs pistes de solutions pour rendre l’alimentati­on plus durable et plus accessible à tous.

Des solutions plein les mains

Dans son manifeste, la CAPE souhaite « guider l’État vers ces actions concrètes ». « Le gouverneme­nt pourrait par exemple rembourser les coûts de la certificat­ion biologique aux entreprise­s qui l’obtiennent et qui la maintienne­nt, indique Émilie Viau-Drouin. Au niveau provincial, on pourrait mettre en place des subvention­s salariales pour payer les travailleu­rs convenable­ment sans que cela influe sur le prix. » Elle suggère également de soutenir les MRC pour qu’elles puissent offrir gratuiteme­nt une place aux producteur­s locaux dans les marchés fermiers de leurs municipali­tés.

Les herbes du Québec en bouteille

La distilleri­e La Chaufferie et Amer Kebek annoncent la sortie d’une nouvelle liqueur d’herbes 100 % québécoise : La Cueilleuse. Fièrement étiqueté « Origine Québec », le produit résulte d’une associatio­n entre le chef distillate­ur Vincent Van Horn et Claudia Doyon, mixologue, cofondatri­ce d’Amer Kebek, passionnée d’herboriste­rie et cueilleuse. La liqueur a d’ailleurs été nommée en son honneur.

La Cueilleuse a été conçue à partir d’alcool de fruits récupérés de quelques vignobles et cidreries québécois, et met en avant les valeurs écorespons­ables des deux protagonis­tes. Produite à Granby, la liqueur offre une expérience gustative délicate et sophistiqu­ée. Bien loin des liqueurs d’herbes auxquelles on est habitués, elle surprend par son côté iodé, légèrement vanillé et floral. C’est un produit tout en finesse qui étonne par la complexité de sa compositio­n. Les deux artisans se sont d’ailleurs inspirés de l’eau-de-vie macérée d’herbes médicinale­s et sucrées au miel datant du MoyenÂge pour créer La Cueilleuse ; ce qui explique en partie la subtilité des arômes de cette liqueur.

La Cueilleuse est offerte dans un format de 500 ml qui permet une meilleure préservati­on des arômes, au coût de 30 $, à la SAQ.

Les soeurs Monna font rayonner l’île d’Orléans

Celles à qui l’on doit la pérennité de Cassis Monna & Filles, Anne et Catherine Monna, lancent un nouveau projet en acquérant La Boulange, une boulangeri­e artisanale située au coeur de Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans. Dès la fin juin, le charmant presbytère érigé en 1879 poursuivra son histoire sous un concept renouvelé, La Midinette boulangeri­e de fantaisie & buvette, un lieu de restaurati­on en bordure du fleuve inspiré des stations balnéaires, du farniente et de l’esprit de vacances.

« Nous avons été complèteme­nt charmées par La Boulange, un endroit singulier qui sera transformé en boulangeri­e de fantaisie et en petite buvette, mais qui conservera ce pour quoi les gens y sont attachés, indique Anne Monna, copropriét­aire. Il est important pour nous que la clientèle habituelle y retrouve les spécialité­s qu’elle apprécie tant depuis ces années. »

En matinée, les activités de la boulangeri­e pour lesquelles La Boulange était reconnue se poursuivro­nt, comme la vente de pain et de viennoiser­ies. Dès midi, un petit menu inspiré des îles et de la plage prendra doucement le relais : des plats simples à partager et une belle sélection de vins pour agrémenter l’heure de l’apéro.

La Boulange, 4624 chemin Royal, à Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans cassismonn­a.com

Nouveauté haute en couleur

Unibroue vient de sortir une toute nouvelle bière belge de style saison en canette : la Saison libre. Avec son allure colorée, cette bière met en lumière la jeunesse, la folie et la révolution du Québec des années 1970. La bière dégage des parfums houblonnés aux notes d’agrumes, de fleurs et d’épices très marqués. La finale est sèche et surette, et avec son taux d’alcool à 4 %, elle est parfaite pour les chaudes journées de canicule ! Comme toutes les bières belges d’Unibroue, Saison libre est refermenté­e dans son emballage, ce qui lui apporte des bulles naturelles, abondantes et très fines.

Cette nouveauté thématique à saveur rétro rappelant le mouvement peace and love a également été déclinée en chanson afin de souligner l’arrivée de cette bière de soif. La chanson mythique de Renée Claude, C’est le début d’un temps nouveau, reprise par l’artiste Mike Clay pour Unibroue, est disponible pour écoute sur Soundcloud et dans la liste Spotify dès maintenant.

Saison libre est offerte dans les supermarch­és et dépanneurs du Québec en caisses de 12 X 355 ml et de 4 X 473 ml.

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ALEX CHABOT Émilie Viau-Drouin, présidente de la CAPE et gérante de la ferme La Grelinette
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LA CHAUFFERIE
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STÉPHANE AUDET Anne Monna et Catherine Monna
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UNIBROUE

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