Le Devoir

La transmissi­on de la variole du singe peut être freinée, selon l’OMS

- ISABELLE CORTES

Les cas de variole du singe continuant d’augmenter hors des zones endémiques d’Afrique, notamment en Europe, l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS) a confirmé lundi une situation « atypique », mais a jugé possible de « stopper » cette transmissi­on de la maladie entre humains.

Une centaine de cas ont été confirmés dans une dizaine de pays européens, mais aussi en Australie, au Canada ou encore aux États-Unis. Huit pays de l’Union européenne (France, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne, Portugal et Suède) concentren­t pour l’instant 85 cas, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

L’OMS s’est cependant montrée confiante dans la possibilit­é de freiner la transmissi­on de la maladie entre humains dans ces pays « non endémiques », lors d’une séance de questions lundi. L’identifica­tion précoce et l’isolement des cas font partie des mesures préconisée­s par l’OMS comme par l’ECDC, a-t-elle souligné.

La maladie, cousine moins dangereuse de la variole éradiquée depuis une quarantain­e d’années, est endémique dans 11 pays d’Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Elle se traduit d’abord par une forte fièvre et évolue rapidement en éruption cutanée, avec la formation de croûtes.

Ce qui préoccupe les experts est l’apparition simultanée de cas dans de nombreux pays, chez des personnes qui avaient peu ou n’avaient pas de lien direct avec les pays où la maladie est endémique.

Pour la population en général, la probabilit­é de contagion est « très faible », a jugé l’ECDC dans sa première évaluation des risques depuis l’apparition inhabituel­le de dizaines de cas en Occident.

« Toutefois, la probabilit­é de transmissi­on du virus en cas de contact proche, par exemple durant des rapports sexuels avec des personnes ayant plusieurs partenaire­s, est considérée comme élevée », a noté l’agence dans son rapport. Une transmissi­on interhumai­ne est également possible par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelett­es.

Si ce virus peut être transmis lors d’une activité sexuelle, ce n’en est pas pour autant une maladie sexuelleme­nt transmissi­ble, a souligné Andy Seale, conseiller en stratégies des programmes mondiaux de l’OMS sur le VIH, l’hépatite et les infections sexuelleme­nt transmissi­bles.

« Ce n’est pas non plus une maladie homosexuel­le, comme certaines personnes sur les réseaux sociaux ont tenté de l’étiqueter », a souligné cet expert.

Une grande réunion mondiale avec tous les experts de nombreuses branches doit se tenir la semaine prochaine pour débattre de l’épisode en cours.

Ce n’est pas une maladie homosexuel­le, comme certaines personnes sur les réseaux sociaux ont t enté de l’étiqueter

ANDY SEALE

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