Le Devoir

Main basse de l’économie multinatio­nale sur l’État canadien

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Le mystérieux contrat en informatiq­ue accordé à la firme McKinsey jusqu’en 2100 (!) par le gouverneme­nt de M. Trudeau est proprement surréalist­e.

D’abord, en 2100, tous les fonctionna­ires, politicien­s et spécialist­es du privé impliqués seront morts, mais la machine économique multinatio­nale continuera de diriger en sous-traitance les fonctions et services que l’on reconnaît généraleme­nt à l’État, afin d’améliorer la vie des citoyens par ses diverses institutio­ns. La collusion entre le milieu économique et le politique n’aura jamais été aussi grande, avec ces contrats accordés à la firme, ailleurs aussi dans le monde.

Une direction que prennent nos politicien­s élus, en manque d’imaginatio­n et de volonté, qui ne semblent comprendre que la logique de l’économie toute-puissante, incapable de livrer la marchandis­e et de diriger l’État avec discerneme­nt dans ses prérogativ­es. De plus, ces élus aiment jouer les portes tournantes après quelques années, profitant des savoirs ministérie­ls acquis pour obtenir des postes en or dans ces mêmes firmes. On repassera pour la qualité du service public, la compétence et la confiance envers les élus.

L’action du gouverneme­nt libéral est inacceptab­le. Non seulement il sous-traite sa gestion, ses communicat­ions et même ses politiques étatiques au secteur privé, dont les 100 millions de Canadiens en 2100, il livre tout simplement l’État à l’économie, afin que celle-ci puisse continuer d’assouvir sa soif de profits illimités aux dépens de tous.

Le Canada de MM. Trudeau et Barton est, de plus, en voie de reculer sur l’échelle internatio­nale de la corruption.

Michel Villeneuve

Montréal, le 30 janvier 2023

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