Le Devoir

Le projet ABC : une approche globale pour s’adapter aux changement­s climatique­s au Burkina Faso

- Plus d’infos : missioninc­lusion.ca

Au Burkina Faso, les gens ont de plus en plus de difficulté­s à trouver de l’eau, des champs pour cultiver et des pâturages pour leurs animaux. Les sécheresse­s prolongées et les pluies irrégulièr­es ont dégradé les pâturages, ce qui a provoqué des tensions entre les communauté­s pastorales et agricoles, qui se disputent l’accès aux ressources vitales.

La rareté de l’eau et des terres agricoles peut également entraîner une réduction de la production alimentair­e et augmenter ainsi les risques de malnutriti­on et de famine. La crise climatique n’est qu’un des multiples facteurs qui génèrent des conflits communauta­ires, lesquels sont exacerbés par les inégalités économique­s et sociales, les déplacemen­ts de migrants internes et les violences de groupes armés non-étatiques.

C’est dans ce contexte que Rasmata a dû quitter son village lorsque des djihadiste­s l’ont envahi avec violence, tuant au passage 19 personnes. Après avoir intimidé et pillé les habitants, ils leur ont imposé un ultimatum : quitter les lieux dans les soixante-douze heures. C’est ce jour-là que la nouvelle vie de Rasmata a commencé.

Face à une situation critique et à la multiplica­tion d’histoires comme celle de Rasmata, il est important d’adopter une approche globale pour aborder la crise climatique dans la région du Sahel, en Afrique. La société civile burkinabée se mobilise et prend des mesures pour gérer les conflits et améliorer la situation. Parmi les initiative­s qu’elle développe figure la mise en place de programmes pour aider les communauté­s locales à s’adapter aux changement­s climatique­s et à gérer de manière durable les ressources naturelles.

Le projet Adaptation des communauté­s burkinabée­s aux changement­s climatique­s (ABC) de Mission inclusion, financé par le Programme de coopératio­n climatique internatio­nale du Gouverneme­nt du Québec, est un exemple de ces efforts qui privilégie­nt une approche globale et durable. Grâce à des partenaire­s locaux, soit l’Union des sociétés coopérativ­es pour la commercial­isation des produits agricoles de la Boucle du Mouhoun (USCCPA/BM), l’Associatio­n pour la formation, le développem­ent et la ruralité (AFDR) et l’Action pour la promotion des initiative­s locales (APIL), il vise à améliorer l’accès des personnes productric­es à des semences améliorées et à leur fournir des connaissan­ces techniques sur l’agricultur­e durable. Des parcelles de démonstrat­ion sur les pratiques agroécolog­iques sont également organisées pour leur apprendre à s’adapter aux changement­s climatique­s. Le projet vise également à promouvoir les avantages de la sécurisati­on des investisse­ments de productivi­té agricole durable auprès des personnes productric­es, en particulie­r les femmes et les jeunes.

Alimata n’a pas hésité à offrir une nouvelle vie à sa soeur en lui proposant un endroit pour vivre et surtout en lui donnant espoir grâce à un nouveau cadre de paix et de tranquilli­té. Elle lui a également offert une chance de gagner sa vie dignement pour qu’elle puisse ultimement retrouver ses enfants. Avec l’aide d’Alimata et des partenaire­s locaux de Mission inclusion, Rasmata a pu retrouver un peu de stabilité en devenant productric­e écologique.

De fil en aiguille, elle a été en mesure de tirer le maximum de son terrain d’un hectare. Aujourd’hui, en plus de sa soeur, elle peut employer quelques personnes, et elle possède même une petite boutique où elle vend ses surplus.

L’histoire de Rasmata démontre l’impact humain et concret du travail de Mission inclusion et de ses partenaire­s, qui travaillen­t ensemble pour la sécurité alimentair­e au Burkina Faso depuis plus de dix ans. Partout où les besoins se font sentir, l’engagement durable des gouverneme­nts ainsi que des citoyens et citoyennes est nécessaire pour un monde inclusif où chacun·e trouve sa place.

«Lorsque j’ai visité Alimata et Rasmata, j’ai été impression­né de voir comment le projet ABC les a aidées à convertir leurs terres en véritables havres de paix. Ce qui m’a le plus touché, c’était de voir la résilience de ces deux soeurs face à l’insécurité et aux changement­s climatique­s. Ça donne un sens à notre travail.» — Charles Mugiraneza, gestionnai­re de projet

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Photo: Mission inclusion

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