Legault reçoit un appui inespéré de ses militants
Le premier ministre François Legault a reçu un baume de ses militants, qui lui ont accordé un appui de 98,6 %, dimanche, au terme d’un vote de confiance qui survient après des semaines difficiles marquées par une volte-face sur le projet de tunnel autoroutier Québec-Lévis et une remontée du Parti québécois (PQ) dans les sondages.
En clôturant un congrès de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui a réuni des centaines de délégués pendant deux jours, M. Legault a lui-même confié son étonnement devant ce résultat « à un niveau inespéré », qu’il reçoit comme une appréciation du travail du gouvernement.
« Je ne pensais pas avoir un score comme ça, a-t-il dit dans un point de presse. Honnêtement, j’ai été surpris de la hauteur du score. »
En 2014, lors d’un exercice semblable, François Legault avait obtenu 97,2 %. Le chef caquiste a coiffé d’une décimale son adversaire péquiste Paul St-Pierre Plamondon, qui a reçu en mars l’appui de 98,5 % de ses militants.
M. Legault a accueilli son résultat comme la preuve que les militants caquistes sont pragmatiques face aux décisions du gouvernement, comme dans le cas du troisième lien, qui est devenu en avril un projet de transport en commun où la circulation automobile sera interdite.
« C’est ce que j’ai fait pendant la pandémie, je ne me suis pas obstiné à défendre l’indéfendable, a-t-il affirmé. Quand la situation évolue, il faut aussi que les solutions évoluent. »
Militants d’accord
Sur le plancher du congrès et dans les corridors du centre de foires où il se tenait, M. Legault n’a essuyé aucun reproche de la part des militants qu’il a croisés.
« Les militants qui m’en ont parlé, c’était pour me dire qu’ils étaient d’accord », a-t-il dit.
Le chef caquiste a obtenu ce résultat malgré une controverse qui a éclaté vendredi, concernant la décision du ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, de nommer un ami personnel à un poste de juge à la Cour du Québec.
Dans son discours de clôture, M. Legault a répété le credo de son parti, qui fait la promotion de l’économie et défend la nation québécoise. Le chef caquiste a réservé ses salves les plus senties pour ses adversaires du PQ, dont la tendance à la hausse s’est confirmée dans un sondage qui a suivi la volte-face sur le troisième lien.
« Le problème avec le PQ, c’est qu’ils misent tout sur le Grand Soir de la souveraineté », a-t-il dit.
La CAQ peut agir sur la laïcité et pour la protection du français, contrairement au PQ, qui est freiné par son option souverainiste, a-t-il plaidé.
« Pour être au gouvernement, il faut rassembler assez de monde, assez de nationalistes, a-t-il lancé. C’est ça, la CAQ : le plus grand rassemblement de nationalistes au Québec. »
Aux journalistes, M. Legault a ensuite souligné que le PQ n’a réussi qu’à faire élire un gouvernement minoritaire, en 2012. « Sont-ils crédibles pour améliorer la situation de la nation québécoise dans le Canada ? C’est ça, la question », a-t-il dit.
Énergie
Après avoir fait campagne sur la relance de la construction de barrages hydroélectriques, M. Legault a développé le sujet de l’efficacité énergétique dans son discours de clôture.
« On doit lancer au Québec un grand chantier d’efficacité énergétique. C’est la façon la plus économique d’aller chercher plus d’électricité. »
M. Legault a ensuite précisé sa pensée concernant la mise en place d’une tarification qui encouragerait la consommation d’électricité en dehors des périodes de pointe grâce à des tarifs plus bas.
« L’incitatif va être une baisse dans les périodes où on a plus d’électricité de disponible », a-t-il dit.
Pour une deuxième fois en quatre mois, M. Legault a réfréné les ardeurs de son ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, qui n’excluait pas de légiférer sur la question dès cet automne, pour permettre aux abonnés qui le souhaitent de démarrer leur lave-vaisselle la nuit à des taux avantageux.
« Nous verrons quand nous serons prêts, a-t-il dit. Je ne veux pas m’engager sur une date. »
En janvier, M. Legault avait déjà dit qu’il n’envisageait pas cette option « à court terme ».
Plus tôt, M. Fitzgibbon a affirmé qu’une baisse de tarifs pourrait se faire à coût nul grâce aux économies que cela permettrait sur l’achat d’énergie en période de pointe.
« Hydro-Québec, dans les pointes, paie très cher », a-t-il dit en précisant qu’une révision tarifaire pourrait nécessiter des modifications au rôle de la Régie de l’énergie.