Un beau-père en deuil
Je suis le beau-père de l’une des sept personnes décédées en sept jours à la suite d’un accident de moto au Québec la semaine dernière. Face à ce nombre anormalement élevé de victimes, je ne peux pas m’empêcher de faire une corrélation entre l’état de nos routes, la gestion du trafic routier et les priorités budgétaires du gouvernement Legault, qui est au pouvoir depuis assez longtemps maintenant pour cesser de rejeter la responsabilité sur les gouvernements précédents pour les mauvaises décisions.
L’état de nos routes d’abord. Comme automobiliste, cycliste ou piéton, je suis abasourdi par le nombre, la taille et la profondeur des nids-de-poule. La disparition des lignes sur l’asphalte est également un problème et la signalisation est parfois déficiente aux endroits dangereux. Tout cela sent la négligence à plein nez. Le trafic routier maintenant. Il faut désormais conduire en jetant des regards plus fréquents dans nos rétroviseurs afin d’éviter ceux qui arrivent à une vitesse folle et les zigzagueurs qui s’en donnent à coeur joie étant donné l’absence de patrouilleurs et de radars photo. La solution ? Entretenir nos routes, bien sûr, améliorer les patrouilles et installer des radars photo. Mais où avais-je la tête ? Tout cela coûte de l’argent et ne fait pas partie de nos priorités budgétaires, le gouvernement de l’économie étant trop occupé à jouer au père Noël.
La prochaine fois que je recevrai un chèque que je n’avais pas demandé ou que je paierai le montant ridicule de 24 $ pour renouveler mon permis, j’aurai une pensée pour toutes ces victimes, dont certaines seraient peut-être encore en vie si nous avions un gouvernement qui travaillait davantage à la gestion correcte des affaires courantes qu’à sa réélection. Bref, merci de n’avoir aucune vision, aucune stratégie ni aucun projet outre celui d’être encore et toujours « aux commandes ». Mais « aux commandes » pour quoi, au juste ?
Charles Vien, un beau-père en deuil Val-David, le 16 mai 2023