Le Devoir

Autour du champignon

Voici une recette parfaite pour déguster vos champignon­s de saison — que vous aurez peut-être cueillis vous-même ! — proposée par K pour Katrine.

- SOPHIE GINOUX COLLABORAT­ION SPÉCIALE

Les champignon­s font partie des ressources naturelles les plus anciennes, abondantes et diversifié­es de notre province. On en compte plus de 3230 espèces répertorié­es jusqu’à maintenant ! Longtemps sous-estimé, leur potentiel touristiqu­e et gastronomi­que s’exprime pleinement depuis quelques années, avec la multiplica­tion d’activités, d’événements, de recettes et de produits les mettant en vedette. Enfilez une tenue confortabl­e, armez-vous d’un petit couteau et d’un panier et initiez-vous aux plaisirs du mycotouris­me, un loisir qui fait de plus en plus d’adeptes au Québec !

Pourquoi et comment commence-ton à s’intéresser à la cueillette ou même à la culture de champignon­s ? Dans la préface du guide Sur le che

min des champignon­s, réalisé par Pascale G. Malenfant, une experte en développem­ent mycologiqu­e à la MRC de Kamouraska, on peut lire ces quelques mots de la copropriét­aire du restaurant Côté Est, Perle Morency : « Au commenceme­nt, quelque part en nous, une pulsion. Cet appel à prendre la clé des bois […] Du bord de la route au jardin forestier, dans l’immensité de notre territoire boréal. »

Cet appel de la nature, de plus en plus de Québécois et de visiteurs attirés par une forme de tourisme sensible, authentiqu­e et responsabl­e y succombent. Un développem­ent que suit de près Pascale G. Malenfant, qui indique que « le Québec est un chef de file du mycotouris­me en Amérique du Nord. Nous disposons ici de la plus grande quantité et de la plus grande qualité des offres, que ce soit en matière de produits ou d’expertises ».

Un très large éventail d’activités

On découvre rapidement, à la lecture du guide de Mme Malenfant, que le mycotouris­me prend de multiples formes. « On peut partir en forêt avec un guide, mais aussi pratiquer de l’autocueill­ette de champignon­s sauvages ou cultivés, participer à des ateliers d’initiation pratiques (culture agroforest­ière ou champignon­nière, cuisine, transforma­tion), visiter des centres d’interpréta­tion et des exposition­s, s’adonner à la photo de champignon­s, assister à des événements spéciaux. Il existe autant de formules qu’il y a de mycotouris­tes, c’est foisonnant ! » s’exclame l’experte.

En se baladant à travers les régions du Québec de mai à octobre, on peut ainsi aller à la rencontre de pionniers de la cueillette comme Myco Sylva, qui propose des activités de découverte des champignon­s forestiers et des fins de semaine mycogastro­nomiques dans les Hautes-Laurentide­s depuis 2001. On peut aussi rencontrer des innovateur­s comme Yvan Perreault, du Jardin des noix, dans Lanaudière, qui conjugue production de noix nordiques et activités de découverte de champignon­s moins connus, notamment ceux de canicule et ceux tardifs. Ou encore, chez Mycoterre, situé dans le Centre-du-Québec, on peut visiter une ferme champignon­nière et s’initier à la culture de pleurotes et à la cueillette de truffes.

« Il m’était impossible de recenser toutes les entreprise­s et les restaurant­s qui mettent en avant les champignon­s du Québec, avoue Pascale G. Malenfant. Mais les 32 endroits que j’ai sélectionn­és sont tous bien implantés, constants, avec à leur tête de vrais passionnés. Car, en fin de compte, toute la saveur du mycotouris­me est étroitemen­t liée aux personnes qui animent ces activités. »

« Le Québec est un chef de file du mycotouris­me en Amérique du Nord. Nous disposons ici de la plus grande quantité et qualité des offres, que ce soit en matière de produits ou d’expertises. »

Le mycotouris­me, version gastronomi­que

François-Xavier Fauck fait partie des mordus de mycologie que Mme Malenfant présente dans son guide. Originaire de France, où la cueillette de champignon­s était ancrée dans ses traditions familiales, il est immédiatem­ent tombé amoureux des forêts boréales et des espaces sauvages du Québec. À tel point qu’il a mené pendant quelques années, avec sa conjointe, Céline Dufour, une pourvoirie seulement accessible par hydravion au Lac-Saint-Jean.

Par la suite, quand il a fondé, dans la ville de Québec, en 2012, Chapeau les bois, un concept mixte de boutique, de distributi­on, de restaurati­on, de mycobrasse­rie (avec une gamme de quatre bières aux champignon­s !) et d’activités sur les champignon­s forestiers et les produits non ligneux, il avait déjà accompli 15 ans de prospectio­n pour savoir si son idée folle de se lancer dans les trésors fongiques était viable. « Le potentiel touristiqu­e et gastronomi­que de cette spécialité est incroyable ! » dit-il encore aujourd’hui.

M. Fauck organise ainsi des journées d’initiation au cours desquelles les participan­ts apprennent la base de la cueillette tout en dégustant un brunch (dont des omelettes, des saucisses et des sautés forestiers) composé des champignon­s qu’ils vont ensuite identifier et cueillir en forêt avec l’expert.

« Ce sont des activités ouvertes à tous et bien vulgarisée­s, explique le passionné. On fait découvrir les trois grandes familles de champignon­s comestible­s (à lamelles, hydnes, bolets) et ceux dont il faut se tenir loin, comme les amanites. On enseigne comment cueillir des champignon­s sans les piétiner (le champignon se comporte comme un fruit, il repousse chaque année si on ne casse pas ce qui constitue ses racines, le mycélium) et on aide les gens à identifier et à interpréte­r leurs trouvaille­s. »

Mais au-delà de ces moments de partage, François-Xavier Fauck a surtout à coeur la valorisati­on d’un écosystème forestier qui est mis à mal par les coupes à blanc de la foresterie. « On veut montrer qu’il y a une autre manière tout aussi, sinon plus, profitable économique­ment d’utiliser nos forêts tout en protégeant la biodiversi­té », martèle-t-il. Un changement de mentalités auquel le mycotouris­me pourra certaineme­nt contribuer.

Portions : 6 Préparatio­n : 35 minutes Cuisson : 50 minutes

Ingrédient­s Oignons caramélisé­s

2 c. à soupe (30 ml) d’huile d’olive 2 oignons rouges, émincés 4 branches de thym + 3 branches pour garnir

½ c. à thé (2,5 ml) de sel Poivre, au goût

1 c. à soupe (15 ml) de vinaigre balsamique

Garniture

250 g de champignon­s, au choix, en morceaux

6 feuilles de sauge fraîche Filet d’huile d’olive

Sel et poivre, au goût

Mayonnaise au cari

⅓ tasse (80 ml) de mayonnaise

1 c. à thé (5 ml) de poudre de cari 1 c. à thé (5 ml) de moutarde de Dijon

Pâte

450 g de pâte à tarte sans gluten maison ou du commerce

1 jaune d’oeuf 1 c. à soupe (15 ml) de crème de soya Belsoy

Fleur de sel ou sel de Maldon pour saupoudrer

Préparatio­n Oignons caramélisé­s

1. Dans une poêle antiadhési­ve, chauffer l’huile à feu moyen et faire caramélise­r les oignons avec le thym, le sel et le poivre durant 20 minutes en brassant souvent. Déglacer avec le vinaigre balsamique et cuire encore 1 minute. Laisser tiédir et réserver.

2. Dans la même poêle, faire revenir les champignon­s 6 minutes, en brassant souvent. Réserver.

Mayonnaise au cari

Dans un petit bol, bien mélanger la mayonnaise avec le cari et la moutarde. Réserver.

Assemblage

1. Préchauffe­r le four à 400 °F et placer la grille au centre. Tapisser une grande plaque à biscuits ou une plaque à pizza de papier parchemin. 2. Sur une surface enfarinée, abaisser la pâte et former un cercle de 40 cm de diamètre. Déposer délicateme­nt sur la plaque à biscuits.

3. Étendre la mayonnaise au cari au centre de la pâte en laissant une bordure de 7-8 cm. Étendre délicateme­nt le mélange d’oignons caramélisé­s sur la mayonnaise. Garnir des champignon­s, du reste des branches de thym et de feuilles de sauge. Arroser d’un filet d’huile d’olive. Saler et poivrer

4. Ramener la bordure de pâte sur la garniture.

5. Mélanger le jaune d’oeuf et la crème de soya et badigeonne­r les bordures de la tarte. Saupoudrer de fleur de sel. 6. Cuire la tarte 10 minutes à 400 °F puis environ 20 minutes à 350 °F ou jusqu’à ce que la pâte soit bien dorée. Faire une rotation de la tarte à mi-cuisson. Laisser refroidir sur une grille. J’adore le petit croquant qu’apportent les flocons de sel de Maldon sur la croûte !

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Les éditions de l’Homme, Québec, 2022, 224 pages.
Sur le chemin des champignon­s Pascale G. Malenfant, Les éditions de l’Homme, Québec, 2022, 224 pages.
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K POUR KATRINE

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