Le Devoir

Refuser les étiquettes et suivre son coeur

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et maîtresses de leur destin — et les clubs de yoga, qui, bien que souvent valorisés dans l’imaginaire collectif, ne sont pas exempts de comporteme­nts douteux qui favorisent l’exploitati­on de personnes vulnérable­s.

L’autrice, en racontant son histoire avec les stupéfiant­s et la spirale d’abord destructri­ce qui l’a menée à reprendre le contrôle de sa vie et à consommer de manière responsabl­e, expose l’hypocrisie qui entoure cette forme particuliè­re de dépendance.

« C’est beaucoup plus facile de juger les autres que de se regarder et d’admettre qu’on a un problème. La dépendance peut prendre différente­s formes. Plusieurs personnes ne lâchent jamais leur téléphone des yeux, d’autres mangent trop de sucre, d’autres font du crack. Ce sont toutes des pertes de contrôle. On connaît les ravages causés par le sucre. Pourtant, les céréales qu’on donne aux enfants le matin en sont remplies, et personne ne se fait faire de reproches. Les médicament­s pour le TDAH sont des amphétamin­es, une drogue stimulante que les chauffeurs de camion se procurent souvent sur le marché noir. On condamne ces travailleu­rs, mais on n’hésite pas à en donner à un ti-cul de 12 ans parce qu’il n’arrive pas à rester assis sur sa chaise en classe. Je pense qu’on devrait réfléchir à ça. »

Bien que plusieurs remises en question, tant individuel­les que collective­s, émergent naturellem­ent de son récit de vie, Marie-Claude Renaud se garde bien de faire la leçon aux lecteurs. De son parcours, elle ne retient qu’une chose qui puisse inspirer d’autres gens : refuser les étiquettes et suivre son coeur.

« La conformité est très ancrée dans la nature humaine. Ça fait partie de l’instinct de survie. Tu ne peux pas appartenir à un groupe si tu es marginal. On a besoin les uns des autres. C’est normal, mais dommage, de suivre les tendances et les virages qu’emprunte le monde sans prendre le temps de s’asseoir et de se poser des questions. Moi, je tiens mon bout, même si c’est difficile. Je perds parfois des amis, des privilèges… Mais quand je regarde le chemin parcouru, je ferais les mêmes choix. Je pense que c’est ça, le vrai courage. »

C’est beaucoup plus facile de juger les autres que de se regarder et d’admettre qu’on a un problème. La dépendance peut prendre différente­s formes. Plusieurs personnes ne lâchent jamais leur téléphone des yeux, d’autres mangent trop de sucre, d’autres font du crack. Ce sont toutes des pertes de contrôle.

MARIE-CLAUDE RENAUD

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VALÉRIAN MAZATAUD LE DEVOIR Marie-Claude Renaud chez elle, à Lachute

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