Le Devoir

Le milieu musical demande un plan de reconstruc­tion

- OLIVIER DU RUISSEAU LE DEVOIR

« C’était l’apocalypse. » Simon Blanchet, directeur de la programmat­ion de la Chapelle historique du Bon-Pasteur, n’en croyait pas ses yeux, lorsqu’il est entré, samedi, dans cette prestigieu­se salle de concert de musique classique qu’il dirige.

Tout comme des dizaines d’autres occupants du monastère du Bon-Pasteur, il a été invité à venir y récupérer ses effets personnels, après que les pompiers du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) eurent enfin maîtrisé le brasier qui brûlait dans l’édifice patrimonia­l de la rue Sherbrooke depuis jeudi. Rappelons que le monastère abrite aussi une résidence pour personnes âgées et une coopérativ­e d’habitation.

« Tout était humide. C’était comme si la pluie tombait du plafond », observe M. Blanchet, qui se réjouit que les objets les plus précieux aient été relativeme­nt épargnés, particuliè­rement un piano de concert Fazioli et un clavecin Kirkman de 1772 — tous les deux appartenan­t à la Ville. Le clavecin est en voie d’être restauré. L’état du piano demeure inconnu, mais il était protégé par une housse et a été sorti de l’immeuble.

La Ville de Montréal interpellé­e

Samedi, le Studio de musique ancienne de Montréal (SMAM), qui présentait des concerts à la chapelle, a envoyé un communiqué interpella­nt la Ville de Montréal de « rapidement présenter un plan de reconstruc­tion », évoquant l’importance du lieu pour le milieu musical montréalai­s. C’est d’ailleurs la Ville qui est propriétai­re des lieux, précise M. Blanchet.

« C’est la maison de tout le secteur de la musique ancienne d’ici qui a brûlé », soutient Yoan Leviel, responsabl­e des communicat­ions du SMAM, qui souhaite une reconstruc­tion rapide.

M. Blanchet se dit satisfait, pour le moment, que la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et le ministre de la Culture du Québec, Mathieu Lacombe, aient envoyé « des messages positifs ». Mme Plante avait laissé entendre que le bâtiment pourrait être reconstrui­t, et M. Lacombe a indiqué qu’il trouverait « des solutions » avec la mairesse.

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