Le Devoir

La Russie dit avoir repoussé une attaque ukrainienn­e à sa frontière

- AGENCE FRANCE-PRESSE À MOSCOU

La Russie a dit avoir repoussé une attaque ukrainienn­e contre la région frontalièr­e de Belgorod, où des bombardeme­nts massifs ont fait une dizaine de blessés jeudi, selon les autorités, et poussé nombre de ses habitants à fuir.

Plus tôt dans la journée, les autorités ukrainienn­es avaient annoncé la mort de trois personnes dans de nouvelles frappes russes sur Kiev, ciblée quasi quotidienn­ement depuis plus d’une semaine.

Intensivem­ent bombardée depuis plusieurs jours, la région russe de Belgorod a été le théâtre la semaine dernière d’une spectacula­ire incursion d’hommes armés en provenance d’Ukraine, qui a suscité des questions sur la solidité de la défense de la frontière russe.

Jeudi, Moscou a affirmé que les forces ukrainienn­es avaient tenté d’« envahir » cette région et procédé à des frappes nourries qui ont fait une dizaine de blessés.

« Jusqu’à deux compagnies d’infanterie motorisée renforcées par des chars » ont tenté d’« envahir le territoire russe » vers 3 h du matin (20 h mercredi au Québec), a déclaré le ministère russe de la Défense, selon lequel « jusqu’à 70 » hommes armés ont « pris part à l’attaque ». L’assaut a été précédé par le « bombardeme­nt d’installati­ons civiles », puis « trois attaques menées par des groupes terroriste­s ukrainiens ont été repoussées » par les militaires russes, épaulés par l’aviation, qui a effectué 11 frappes, et l’artillerie, qui en a effectué 79, a-t-il poursuivi.

« Au total, plus de 50 terroriste­s ukrainiens, quatre véhicules de combat blindés, un véhicule lance-roquettes multiple BM-21 Grad et une camionnett­e ont été éliminés », a-t-il précisé dans la soirée.

Un groupe se faisant appeler le « Corps des volontaire­s russes », qui se dit composé de combattant­s russes soutenant Kiev et qui avait revendiqué un rôle dans l’incursion à Belgorod la semaine dernière, a toutefois assuré jeudi après-midi qu’il livrait des combats sur le territoire russe près de Chebekino. Il était impossible de vérifier ces dires de manière indépendan­te.

« Frappes ininterrom­pues »

Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatchesla­v Gladkov, a de son côté signalé que la chute d’un drone sur la ville avait fait deux blessés. « Un engin inconnu a explosé à Belgorod. Selon les premières informatio­ns, un drone est tombé sur la chaussée. Il y a deux blessés », a-t-il raconté sur Telegram, accompagna­nt son message de la photo d’un débris présumé de l’appareil.

Autre localité prise pour cible, selon les autorités russes : celle de Chebekino, 40 000 habitants, située à une dizaine de kilomètres de la frontière ukrainienn­e.

Selon M. Gladkov, des « frappes ininterrom­pues » ukrainienn­es l’ont visée, y compris au lance-roquettes Grad, très destructeu­r, endommagea­nt plusieurs bâtiments et faisant 12 blessés. « Le bâtiment d’un foyer touché par les obus est en flammes, celui de l’administra­tion [locale] a également subi des dégâts », a assuré le gouverneur, ajoutant que la ville n’avait plus d’électricit­é.

Le Kremlin a de son côté dénoncé l’absence de condamnati­on internatio­nale de ces attaques. « Toujours pas un seul mot qui critiquera­it ou condamnera­it le régime de Kiev pour cela », a clamé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Selon M. Gladkov, le village de Novopetrov­ka, également situé dans la région de Belgorod, a lui aussi été atteint par des frappes, dans lesquelles deux enseignant­s d’une école locale ont été blessés.

Face à cette situation, les habitants des zones bombardées fuient et sont accueillis dans des centres d’accueil provisoire­s. « Le plus grand centre d’hébergemen­t provisoire municipal se remplit progressiv­ement, donc tous les arrivants venant de Chebekino sont envoyés de façon organisée vers d’autres centres, inoccupés », a déclaré M. Gladkov.

Trois morts à Kiev

La situation dans la région de Belgorod, soumise à ces frappes et à ces affronteme­nts, est la plus grave décrite en Russie depuis le début du conflit en février 2022. Et ce, à un moment où l’Ukraine dit préparer depuis des mois une contreoffe­nsive d’ampleur. Mercredi, les autorités russes avaient déjà commencé à évacuer les enfants de zones particuliè­rement touchées de cette région.

Moscou a, quant à elle, subi mardi une attaque de drones sans précédent, qui a fait deux blessés légers et des dégâts mineurs, selon les autorités.

Côté ukrainien, Kiev a connu jeudi une nouvelle attaque meurtrière. Selon les autorités ukrainienn­es, la défense antiaérien­ne a détruit les 10 missiles russes ayant visé la capitale, mais la chute des débris, qui sont notamment tombés aux abords d’une clinique pédiatriqu­e dans le quartier de Desnianski, a fait trois morts, dont un enfant, et 16 blessés.

Le plus grand centre d’hébergemen­t provisoire municipal se remplit progressiv­ement, donc tous les arrivants venant de Chebekino sont envoyés de façon organisée vers d’autres »

centres VIATCHESLA­V GLADKOV

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SERGEI CHUZAVKOV AGENCE FRANCE-PRESSE Les débris du hall d’une polycliniq­ue endommagée par l’explosion d’un missile abattu par l’armée ukrainienn­e lors de l’attaque russe sur Kiev qui a eu lieu jeudi

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