Le Devoir

L’École des dirigeants des Premières Nations (EDPN): en marche vers la réconcilia­tion économique

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Le 16 et 17 novembre dernier, l’EDPN soufflait sa deuxième bougie en présence de plus de 250 invitées et invités autochtone­s et allochtone­s issus du monde universita­ire, des affaires ou encore de la politique. Le point culminant de cette célébratio­n fut la remise d’une centaine d’attestatio­ns et de certificat­ions universita­ires. Le grand amphithéât­re d’HEC Montréal a resonné de musique innue avec une prestation musicale rassembleu­se de l’artiste Shauit, récipienda­ire du Félix 2023 pour l’album de l’année en langues autochtone­s.

La fierté était palpable et pour cause : en deux ans et grâce à l’appui de partenaire­s majeurs – tant autochtone­s qu’allochtone­s - l’EDPN s’est positionné­e comme un acteur de premier plan favorisant la mobilisati­on et la formation des Premières Nations, en leur offrant les moyens de développer leur leadership tout en créant des opportunit­és de réseautage.

Le bilan est, en effet, très positif, dépassant les attentes des co-initiateur­s du projet, Manon Jeannotte et Ken Rock. Depuis sa création en 2021, l’école a formé 448 personnes dont 341 membres des Premières

Nations, à travers 5 programmes réguliers. Ces formations, construite­s dans le respect des valeurs d’entraide, de partage et de collaborat­ion, sont dispensées par 46 formatrice­s et formateurs des Premières Nations, en collaborat­ion avec 39 professeur­es et professeur­s de HEC Montréal, sous la guidance de 8 personnes aînées. En complément de cette offre, l’EDPN propose des programmes répondant aux besoins des organisati­ons et communauté­s des Premières Nations. S’ajoutent également des sessions de sensibilis­ation par la formation « Les clés pour développer des relations en contexte autochtone », destinée à un public de décideuses et décideurs allochtone­s.

Encourager la réconcilia­tion économique est d’ailleurs au coeur du sixième programme de l’EDPN, annoncé en septembre dernier, lors du Cercle économique régional des Premières Nations et du Québec, à Uashat. Élaboré en partenaria­t avec la Commission de développem­ent économique des Premières Nations du Québec et du Labrador, il vise à promouvoir la création de projets économique­s d’envergure, portés par des binômes autochtone­s et allochtone­s. La première cohorte commencera à l’hiver 2024. Plus d’informatio­ns sont disponible­s sur le site de l’école.

Au-delà des chiffres, l’impact de l’EDPN se mesure par les nombreux témoignage­s des participan­tes et participan­ts, soulignant les changement­s souvent radicaux survenus après leur formation, tant sur le plan personnel que profession­nel. Outiller, donner confiance et offrir du temps d’échange de qualité figurent parmi les missions quotidienn­es de l’EDPN qui travaille chaque jour pour ce modèle unique : une école par et pour les Premières Nations. Comme en témoigne Jolianne Ottawa, directrice des services de santé Maskosi-Siwin : « l’EDPN m’a apporté une formation précise et concise qui a eu un effet et un impact instantané­s sur mon travail au quotidien. La formation a été pensée par des Premières Nations, pour les Premières Nations et réalisé avec la collaborat­ion des allochtone­s du HEC. L’enseigneme­nt reçu est basé sur nos expérience­s passées dans un objectif de mieux nous outiller pour nos projets futurs. Se remémorer notre passé nous permet de mieux avancer et aller de l’avant. Nous avons tous un pouvoir, le pouvoir de choisir !

Choisir d’utiliser notre histoire pour transforme­r notre vie, à l’image de nos ancêtres, ceux qui gouvernaie­nt sur le Nitaskinan. »

De plus en plus de participan­ts ne se contentent pas d’une formation. Grâce à ses six programmes réguliers sur mesure, l’EDPN offre la possibilit­é d’entreprend­re un parcours enrichissa­nt en son sein, multiplian­t ainsi les opportunit­és d’approfondi­r ses compétence­s, de développer son projet, et de tisser des liens. Elles sont ainsi plusieurs à être passées par un programme pour gestionnai­res ou élus, puis par la formation « Femmes & Leadership ». C’est ainsi le cas pour Tina Vassiliou, conseillèr­e principale aux relations avec les Premières Nations chez Nemaska Lithium, qui a été marquée par « la grande diversité au sein des participan­tes et participan­ts. Cette pluralité, tant en matière de milieux que d’expérience­s, a créé un environnem­ent propice à l’écoute et à la pratique ». Tina explique que chaque leader, que cette personne soit élue ou employée du conseil, a une perception unique des enjeux. C’est à travers le partage de points de vue qu’émerge une compréhens­ion plus complète et fine des réalités autochtone­s.

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