Une réglementation qui va à contresens

Une réglementation mettant à l’amende une population vulnérable est contraire aux valeurs d’inclusion et d’accessibilité qui sont portées par la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec (CBPQ). Les bibliothécaires, tout comme les autres intervenants qui assurent le service à la clientèle en bibliothèque, font régulièrement des interventions auprès des usagers pour assurer un lieu agréable pour tous.

Les interventions pour les cas où l’hygiène personnelle risque d’incommoder les autres sont très délicates. Elle doit se faire dans le respect, avec courtoisie, et en offrant des solutions à la personne visée pour corriger la situation, en la dirigeant par exemple aux ressources communautaires disponibles.

Depuis plusieurs années, la profession de bibliothécaire a bien changé et le rôle social de la bibliothèque est indéniable. Les bibliothécaires ont toujours eu une philosophie d’accueil où l’on agit sur les comportements et non sur un ressenti envers une personne. Pour la CBPQ, le fait d’imposer des amendes afin de renforcer un règlement n’est pas la voie à suivre.

L’expertise des bibliothécaires est essentielle pour favoriser un environnement accueillant, ouvert et respectueux pour tous. Par une analyse sensible et documentée de la situation, elle permet d’agir sur certains comportements, tout en tenant compte des problèmes réels vécus par la clientèle. Les bibliothécaires peuvent aussi apporter leur soutien dans certains cas, en servant de courroie de transmission vers les ressources appropriées. Les bibliothécaires tissent en effet des liens avec les organismes communautaires spécialisés avec la clientèle désaffiliée, dont le soutien et le travail de fond sont inestimables.

Nous espérons sincèrement que la Ville de Montréal reconsidérera ce règlement et qu’elle analysera d’autres solutions pour favoriser le vivre-ensemble dans son réseau de bibliothèques. Lourdine Altidor Marsan, présidente de la CBPQ

Le 30 novembre 2023