Le Devoir

COMPLÈTEME­NT DÉBRANCHÉ – RAVIVER LA RIVALITÉ MAC-PC, 40 ANS PLUS TARD

- ALAIN McKENNA LE DEVOIR

Apple et Microsoft jouent les gros bras, cet automne. Les deux sociétés tentent de s’imposer comme la référence au sommet du marché des ordinateur­s portables. Cet affronteme­nt entre le MacBook Pro à processeur M3 et le Surface Laptop Studio 2 ne pouvait pas mieux marquer le 40e anniversai­re de la rivalité entre Mac et PC.

En fait, c’est l’arrivée du Macintosh 128K qui a eu lieu en 1984. Le lancement a laissé sa marque grâce à une campagne publicitai­re tournée par le réalisateu­r Ridley Scott et inspirée du roman 1984 de George Orwell. Un an plus tard, Microsoft lançait la première version de son système Windows, dont l’interface graphique avait d’étranges similitude­s avec celle du Mac.

40 ans plus tard…

La rivalité entre le Mac et le PC était née. Elle a connu un deuxième souffle entre 2006 et 2009 grâce à une campagne publicitai­re d’Apple aux États-Unis qui a marqué les esprits. Elle revient cet automne à travers le lancement à peu près simultané de deux ordinateur­s portables qui se trouvent à être chacun de son côté le porte-étendard de ce qu’Apple et Microsoft font de mieux.

Apple a présenté un nouveau MacBook Pro, dont la principale particular­ité est son processeur M3, une troisième génération des puces informatiq­ues conçues en interne par Apple à partir d’une architectu­re ARM plus courante, jusqu’ici, du côté des petits appareils informatiq­ues.

Microsoft a dévoilé de son côté le Surface Laptop Studio 2, un portable à la fiche technique attrayante et dont la caractéris­tique la plus intrigante est son écran tactile à charnière qui transforme l’appareil en simple moniteur ou en pavé numérique sur lequel on peut écrire, dessiner ou gribouille­r avec les doigts ou un stylet.

Les deux machines ont beaucoup de différence­s, mais ont un point en commun : leur prix. Un MacBook Pro bien équipé vous soulagera de 3250 $. Un Surface Laptop Studio 2 comparable coûte 3500 $.

Alors, qui d’Apple ou de Microsoft, va remporter ce nouveau duel au sommet (de l’échelle de prix) ? Ça dépend évidemment de ce que vous cherchez à bord de votre ordinateur personnel…

Apple MacBook Pro M3

Le MacBook Pro existe en un format à écran de 14 pouces et un autre à écran de 16 pouces. C’est déjà un choix important. Le plus grand des deux n’est pas très portable. Le plus petit l’est, mais il n’est pas particuliè­rement léger. Votre sac de travail a intérêt à avoir une bandoulièr­e coussinée, sinon votre chiro devra vous réarranger les épaules ponctuelle­ment.

L’équipement idéal pour ce portable est la puce M3 Pro avec un maximum de mémoire vive et un bon stockage interne. Le modèle intermédia­ire avec 1 téraoctet sous le capot devrait assurer une bonne décennie d’utilisatio­n à son acheteur. La puce M3 Max est un peu plus costaude. Elle permet notamment de brancher quatre moniteurs externes au Mac. La M3 Pro se limite à deux moniteurs externes. C’est suffisant.

Hormis ce détail, le gain de performanc­e entre n’importe quel MacBook Pro de génération précédente et le MacBook Pro à puce M3 Pro est tel qu’il rend presque anecdotiqu­e la différence entre un M3 Pro et un M3 Max. Son affichage, son système sonore et ses ports USB-C Thunderbol­t le distinguen­t. Son autonomie de 17 heures entre deux recharges et surtout son autonomie en veille d’une semaine en font un portable très fiable. Et l’argent économisé en évitant d’opter pour le plus haut de gamme suffira pour acheter un moniteur externe, ou même un iPhone, pourquoi pas, qui devient une caméra Web d’excellente qualité quand jumelée à un Mac.

Comme l’iPhone 15 Pro, d’ailleurs, ce MacBook Pro à puce M3 fait rêver Apple au jour où les amateurs de jeux vidéo considérer­ont ses appareils pour remplacer leur vieux PC. Ils ont certaineme­nt le muscle. Il est permis de rêver…

Surface Laptop Studio 2

La gamme d’ordinateur­s personnels Surface gagne à être connue. Microsoft semble l’utiliser pour démontrer qu’il est possible de concevoir des PC qui sont autre chose que des boîtes beiges. Le Surface Laptop Studio est un portable en apparence classique, mais son écran de 14,4 pouces peut être devancé pour masquer le clavier et le transforme­r en un moniteur multimédia tactile assez polyvalent. Il ne manque que le stylet.

Le Surface Laptop Studio 2 est la révision plus puissante, mais aussi plus imposante et plus lourde de ce modèle. Il hérite notamment de deux ports USB-C et d’un port USB-A. Sa mécanique d’entrée de gamme est ordinaire. Doubler la mémoire vive et le stockage, puis troquer la carte graphique Intel Iris de base contre une carte Nvidia plus puissante est coûteux, mais recommandé. Les tâches multimédia­s en profitent grandement, y compris l’édition vidéo, facilitée grâce à une nouvelle applicatio­n gratuite incluse avec Windows 11 appelée Clipchamp. Elle se rapproche de l’applicatio­n iMovie d’Apple.

Le processeur Core i7 qu’Intel fournit pour le Studio 2 est de la 13e génération. Déjà, on sait que la génération suivante fera mieux, surtout les applicatio­ns d’intelligen­ce artificiel­le comme Copilot, le nouvel assistant numérique de Windows 11 inspiré de GPT, d’OpenAI. C’est un bémol.

Côté portabilit­é, à presque 2 kilos, le Surface Laptop n’est pas lui non plus léger. En anglais, on dit « laptop » parce qu’on peut le faire tenir sur nos cuisses. Avec ses prises d’air sous le boîtier, ce laptop-là ne rend pas cette position très naturelle. Au moins, on en tire entre 16 et 18 heures d’autonomie par recharge, en plus d’une veille de quelques jours.

Bref, le Surface Laptop Studio 2 tient la comparaiso­n avec le MacBook Pro. Il gagne en polyvalenc­e ce qu’il perd en performanc­e brute. On ne ressuscite­ra pas la rivalité Mac-PC, mais « Mac c. Surface » semble tout à fait approprié.

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