Savourer le temps des Fêtes autrement
Vous n’avez pas le temps ou pas envie de cuisiner d’ici Noël ? Si votre budget ne vous permet pas de vous offrir un bon restaurant, que votre groupe excède les 10 personnes ou encore que vous souhaitez sortir des sentiers battus, il existe des solutions à
Fêter avec du surgelé
Malgré ses effets pervers, la pandémie a permis à de nombreux Québécois d’apprécier le concept du resto à la maison. Même si les choses sont depuis revenues à la normale, l’offre de plats gourmands à emporter est demeurée populaire. Elle a cependant ses limites en matière de choix comme d’accessibilité. Voilà pourquoi une formule au succès retentissant en France depuis une bonne vingtaine d’années fait de plus en plus parler d’elle ici : le surgelé haut de gamme.
Fondateur en 1998 de Gastronomia, une entreprise de surgelés destinés à des chefs, puis en 2010 de Cool & Simple, un réseau de boutiques et un site transactionnel dont l’offre est uniquement composée de surgelés haut de gamme, Vincent Mahé souhaite changer la perception des Québécois en matière de plats préparés congelés : « Les gens confondent souvent ici la congélation et la surgélation, un procédé qui refroidit plus vite et à coeur un produit, si bien qu’il conserve toute sa saveur et ses propriétés nutritives, explique-t-il. Ils sont aussi plus habitués à des produits congelés sans goût et bourrés d’additifs. »
Même si une première visite dans une boutique entièrement composée de congélateurs peut surprendre, le catalogue de Cool & Simple est vaste et intéressant. On y trouve des produits nichés du terroir français (pommes dauphines, ravioles de Royan, etc.), mais aussi des spécialités tout-aller, comme des produits boulangers, des pizzas, des burgers, des pâtes cuisinées, des bouchées apéritives, des légumes ou encore des desserts. Certains de ceux qui se vendent très bien, comme les frites au gras de canard et les pommes de terre sarladaises, sont aussi commercialisés dans les épiceries traditionnelles.
« Ce qui nous distingue, c’est le goût, affirme M. Mahé. Nos clients veulent vivre une expérience gustative aussi réussie qu’au restaurant, donc nous ne faisons aucun compromis sur le goût ni sur la qualité des ingrédients. Ces deux pans font d’ailleurs partie de nos statuts d’entreprise certifiée B Corp. »
Cool & Simple suit évidemment de près les tendances en matière de plats préparés. Outre les recettes du terroir qui attirent une clientèle européenne, celles que l’on pourrait trouver dans des bistrots français, ainsi que d’autres misant sur l’exotisme, comme les bols poké et les soupes ramen, sont appréciées de la clientèle.
« On nous demande également de plus en plus de petits formats, y compris pour les Fêtes », ajoute Vincent Dahé, qui propose donc aussi bien une dinde farcie aux pommes de plus de 6 kg avec ses sauces — « qui n’a rien à voir avec la dinde industrielle Butterball », précise l’entrepreneur — qu’un rôti de dinde farcie érable et bacon ou un demi-chapon farci aux canneberges et aux marrons de 1 kg.
Des bouchées de toutes sortes, ainsi que ce que M. Mahé nomme de « petits luxes abordables », comme du foie gras, des coquilles Saint-Jacques sauce au champagne ou du gratin dauphinois, sont aussi au menu pour les repas de fin d’année. Sans oublier les desserts, comprenant bûches et différents gâteaux au choix.
La beauté de cette formule ? « On a juste à décongeler et, pour les plats chauds, à réchauffer au four, c’est tout ! lance M. Mahé. Mais je vous conseillerais personnellement de miser sur un mélange de produits frais, comme des légumes, et de produits surgelés si vous recevez du monde pendant les Fêtes, pour un parfait équilibre. »
Traiteur 2.0
Rapporter chez soi des plats festifs de qualité resto, c’est chouette. Mais ramener le chef qui les concocte, c’est wow… surtout si on sort des sempiternels « sandwichs pas de croûte » et de la joue de boeuf braisée. C’est justement ce que propose le duo qui a créé Chaud devant !, une nouvelle entreprise de gastronomie événementielle.
Effectivement, Amine Nasrallah, ancien souschef de Normand Laprise au Toqué ! et de Charles-Antoine Crête au Montréal Plaza, ainsi que son associé Jean-François Fournier, ancien sommelier de plusieurs belles adresses (Europea, Majestique, Montréal Plaza, Cabane d’à Côté) ont uni leurs forces pour dépoussiérer le monde des traiteurs traditionnels.
« Les gens confondent souvent ici la congélation et la surgélation, un procédé qui refroidit plus vite et à coeur un produit, si bien qu’il conserve toute sa saveur et ses propriétés nutritives »
« Un peu comme Menu Extra, nous avons un projet différent qui représente la restauration de demain, explique M. Fournier. Nous ajoutons une saveur gastronomique et ludique à ce qui se fait d’ordinaire dans le milieu. » Ainsi, avec Chaud devant !, les cocktails se parent de stations où du saumon est fumé minute ou des fruits de mer, ouverts et dressés devant les convives. Les braisés et les suprêmes de volaille se transforment en entrecôtes grillées, en méchoui ou en briskets. De plus, le savoirfaire du sommelier accompagne tout cela d’un éventail d’une cinquantaine de vins d’importation privée.
« Avec mon passé de chef, je tiens aussi à ce que nos ingrédients soient locaux et de saison, indique Amine Nasrallah. Et à ceux qui pensent qu’il est difficile de se passer de tomates en hiver, je rétorque qu’il y a plein de belles choses à faire avec des betteraves, des rutabagas et des navets. Il suffit d’être créatif. »
De toute évidence, le concept gastronomique et durable de Chaud devant ! ne fait pas fuir les gens, puisque la petite entreprise en démarrage reçoit jusqu’à 20 demandes par semaine, de l’apéro dînatoire au banquet de mariage, en passant par la soirée de chef à domicile. « Un traiteur comme nous est pratique pour les groupes qui sont refusés dans les restaurants, faute de main-d’oeuvre. Et nous sommes également assez flexibles pour nous mouler aux désirs de nos clients », explique Jean-François Fournier.
D’ailleurs, le duo a reçu pour les Fêtes plusieurs demandes spéciales, du « Noël vintage » avec oeufs mimosa et ragoût de boulettes jusqu’au repas autochtone comprenant de la sagamité et du gibier. « Ce second contrat m’a permis d’apprendre que les Premières Nations ne salaient pas leur nourriture et n’utilisaient pas encore du sirop d’érable. Ça a été un beau défi », précise le chef en souriant. De quoi changer l’ordinaire en fin d’année, n’est-ce pas ?