Le Devoir

Un premier marché autochtone d’hiver

- SOPHIE GINOUX COLLABORAT­ION SPÉCIALE

Cette fin de semaine, les 2 et 3 décembre, le parc national d’Oka, dans les Basses-Laurentide­s, est l’hôte d’un nouveau marché autochtone organisé par Tourisme Kanehsatà:ke, avec des artisans et des artistes de plusieurs Premières Nations du Québec. Gros plan sur un événement basé sur la créativité, l’ouverture et la rencontre.

« [Le marché] réunit des créateurs de la communauté de Kanesatake ainsi que d’autres d’origine crie, inuite, wendate, innue ou encore attikamek »

En dehors des pow-wow et de quelques célébratio­ns comme le festival Présence autochtone, nous n’avons pas souvent la chance de rencontrer des créateurs de la nation mohawk. « Nous partons un peu de zéro en matière de tourisme, admet la chargée de projet Véronique Vincent. Nous ne possédons à Kanesatake aucune infrastruc­ture d’accueil ni autonomie financière. Nous n’avons pas non plus d’activités culturelle­s générant des retombées économique­s. Il faut donc se montrer innovants et patients pour mettre sur pied des initiative­s. »

Depuis deux ans et demi, Mme Vincent réalise un travail de longue haleine pour concilier développem­ent et respect des valeurs de sa nation. En 2021, elle a ainsi organisé le Kanehsatà:ke Collective, un kiosque au marché public estival de Saint-Eustache dont tous les produits provenaien­t d’artisans de sa communauté.

« Les gens étaient surpris et contents de découvrir cette richesse culturelle, alors ça m’a encouragée à lancer d’autres initiative­s avec des partenaire­s allochtone­s sur notre territoire ancestral. Voilà comment est née l’idée du marché autochtone d’hiver », raconte la chargée de projet.

Artisanat et art autochtone­s

Les samedi 2 et dimanche 3 octobre, de 10 h à 17 h, le grand public est invité à venir au Centre de services Le Littoral du parc national d’Oka pour découvrir et acquérir le travail d’une quarantain­e d’artisans et d’artistes des Premières Nations.

« C’est le tout premier du genre, et il réunit des créateurs de la communauté de Kanesatake ainsi que d’autres d’origine crie, inuite, wendate, innue ou encore attikamek », indique Véronique Vincent.

Beaucoup de discipline­s sont représenté­es au sein de ce marché inusité : confection de vêtements traditionn­els, perlage de mocassins ou d’accessoire­s, création de bijoux avec ou sans fourrure, vannerie, confection de savons et de chandelles, produits naturels, pyrogravur­e, sculpture, impression textile, peinture, édition avec la maison Hannenorak, etc. Plusieurs exposants proposeron­t aussi des produits comestible­s, y compris de la sauce piquante !

Pour compléter cette offre, des démonstrat­ions d’artisans, ainsi que des spectacles de chant, de danse et de musique sont prévus au cours des deux journées du marché. De quoi donc passer un très bon moment, tout en faisant ses emplettes pour les Fêtes et, mieux encore, en prenant le temps d’échanger avec les créateurs participan­ts.

Comme l’indique d’ailleurs M Vincent,

me « cette approche démontre que le tourisme peut être une occasion d’innovation, de créativité et d’enthousias­me, tout en faisant connaître un récit authentiqu­e et respectueu­x ». Une invitation qui ne se refuse pas.

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PHOTOS FOURNIES PAR LES ARTISANES Collier-pochette de Kiera Pyke, d’Akwesasne
 ?? PHOTOS FOURNIES PAR LES ARTISANES ?? Mocassins de Kawisaienh­ne Albany, de Kanesatake
PHOTOS FOURNIES PAR LES ARTISANES Mocassins de Kawisaienh­ne Albany, de Kanesatake
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Boucles d’oreilles de Killian, artisane inuit de Montréal

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