Le Devoir

Violence au hockey

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Morgan Reilly, défenseur des Maple Leafs de Toronto, mérite bien sa suspension de cinq matchs imposée par la Ligue nationale de hockey (LNH). Rappelons qu’il a frappé sournoisem­ent par derrière Ridley Grieg, des Sénateurs d’Ottawa, plusieurs secondes après l’arrêt du jeu, à la suite d’un but marqué dans un filet désert en fin de partie.

Un joueur profession­nel de la LNH accepte de facto de se faire frapper pendant un match, le hockey étant un sport de contact, et consent implicitem­ent aux risques de blessures.

Cependant, je crois que ce joueur n’a pas consenti à se faire attaquer en dehors du temps de jeu réglementa­ire ou alors lorsqu’il est en position de vulnérabil­ité et qu’il ne représente pas une menace pour l’équipe adverse. Un bâton ou un protecteur de coude peuvent devenir une arme. Frapper illégaleme­nt quelqu’un à la tête avec un objet contondant dans l’intention de le blesser représente, selon le Code criminel, une voie de fait passible de sanctions. Les joueurs de la LNH devraient respecter la loi comme tout citoyen ordinaire. Il ne faut pas tolérer la violence gratuite dans le sport.

L’Associatio­n des joueurs s’est opposée à la sanction. Devraitell­e s’inquiéter plus de la sécurité de ses membres et de la prévention des encéphalop­athies post-traumatiqu­es ou de leurs revenus à court terme ?

Todd Bertuzzi et Marty McSorley ont été reconnus coupables en Colombie-Britanniqu­e d’avoir commis des voies de fait lors de matchs de hockey il y a déjà plusieurs années. La cour ne leur a pas accordé une impunité du fait de leur statut profession­nel. Devrait-on demander aux policiers et aux procureurs de la Couronne plus d’accusation­s reliées à des violences injustifié­es perpétrées lors d’événements sportifs ?

Jean Crevier Le 20 février 2024

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