Les grandes tendances à surveiller
Fin janvier dernier, la Chaire de tourisme Transat a réuni plusieurs centaines de personnes de l’industrie à la salle Pierre-Mercure de l’UQAM pour le dévoilement du Cahier Tendances 2024. Cette nouvelle édition, basée sur un sondage mené auprès de 1000 répondants et augmentée des observations de l’équipe, qui suit plus de 750 publications sur une cinquantaine de secteurs et thèmes, en dit long sur ce qui s’annonce cette année pour le tourisme d’affaires. « Des prédictions sur trois, quatre, cinq ans, on n’en fait plus. On juge qu’il est plus utile de dire aux PME ce qui se passe maintenant », explique Marc-Antoine Vachon, professeur de marketing à l’ESG UQAM et titulaire de la chaire. Il raconte avoir eu sa leçon sur les prédictions avec son Cahier Tendances 2016. « Nous avions “prédit” où serait le tourisme en 2020. » Et la COVID vint…
Les six tendances relevées se déclinent en diverses thématiques : la quête du bonheur ; le voyage comme un luxe devenu indispensable ; le plafonnement du voyage responsable ; les occasions d’affaires et les modes de vie polyvalents ; l’impact de l’inflation et du climat ; ainsi que la technologie (plus précisément l’intelligence artificielle) dans le parcours du client.
« Une de mes surprises a été de constater la stabilisation du marché du voyage hybride, qui avait diminué l’an dernier. » Le voyage hybride concerne les déplacements qui fusionnent travail et agrément, qu’il s’agisse de personnes qui prolongent leur séjour d’agrément pour télétravailler ou de personnes qui voyagent pour affaires et qui décident de prolonger leur séjour pour visiter. « Maintenant, on sait que c’est un marché qui s’est créé et qui est là pour de bon. »
M. Vachon note une véritable augmentation des lac-à-l’épaule et d’autres activités de consolidation d’équipe. Avec la généralisation du télétravail, il est devenu plus difficile de créer un esprit d’équipe ou de dégager une vision commune. « Les employeurs ont beaucoup plus de mal à envoyer leurs gens sur la route. Donc, les activités d’affaires doivent désormais détenir une forte dimension de plaisir et de réalisation personnelle. »
Le plaisir, de plus en plus
Thomas Giraudo, président d’Altitude C, une agence spécialisée en événementiel pour les entreprises, fait partie de la dizaine de spécialistes interviewés pour ce cahier. Il observe que cette quête du plaisir, très forte, se décline de plusieurs manières. « Les employeurs doivent désormais créer des événements, des moments mémorables. Ce type d’activité a triplé chez nous par rapport à 2019. »