Baisse des investissements étrangers dans la région de Montréal en 2023
Les investissements étrangers sont passés en un an de 3,6 à 2,7 milliards de dollars, selon Montréal International
Les investissements étrangers dans la région de Montréal ont atteint 2,7 milliards de dollars en 2023, soit près d’un milliard de moins que l’année précédente. Cette baisse de 23 % s’explique par le contexte économique mondial et une réduction des investissements en matière de technologies de l’information, ont affirmé lundi les dirigeants de Montréal International.
L’année 2023 a été « une année de sport extrême », a soutenu Stéphane Paquet, p.-d.g. de Montréal International, lors de la présentation du bilan des activités de l’organisation en compagnie de la mairesse Valérie Plante et de ses homologues de Laval et de Longueuil, Stéphane Boyer et Catherine Fournier.
Trois pays du G7, soit l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Japon, sont entrés en récession et, un peu partout dans le monde, de grandes entreprises mettent à pied des employés, a-t-il dit. « Pour nous, c’est autant de projets d’investissements qui sont décalés.
C’est autant de projets d’investissements qui, parfois aussi, n’auront tout simplement pas lieu. »
En 2022, les investissements étrangers dans la grande région de Montréal avaient grimpé à 3,58 milliards de dollars. Le résultat de 2,74 milliards pour 2023 marque un retour au niveau prépandémique, a expliqué M. Paquet. Les résultats sont cependant supérieurs à ceux des années 2019 et 2020, a-t-il précisé.
Deux projets d’entreprises en technologies de l’information qui devaient s’implanter dans la région métropolitaine ont été annulés. « Dans les technologies de l’information, c’était la folie furieuse pendant la pandémie avec la cybersécurité, les jeux vidéo et les logiciels », a rappelé Stéphane Paquet. « Ce n’est plus la folie. »
La baisse des surplus d’électricité au Québec a aussi refroidi l’enthousiasme de certains investisseurs, a ajouté M. Paquet. Il a cité le cas de Vantage, qui a dû renoncer à des projets d’expansion, dont celui sur la Rive-Sud dans la région de Montréal, en raison de la diminution de l’offre d’électricité.
Les données font état d’investissements de 643 millions dans les technologies propres et les services environnementaux, contre 327 millions l’année précédente, et de 421 millions dans les sciences de la vie et des technologies de la santé. Au total, les investissements étrangers ont permis de créer 5983 emplois avec un salaire annuel moyen de 97 500 $.
Et pour 2024 ?
Pour l’instant, il est difficile de savoir ce que 2024 réserve en matière d’investissements étrangers. « Si je prends ma boule de cristal optimiste, j’espère qu’à l’automne, on commencera à voir les effets de la baisse éventuelle des taux d’intérêt et que, là, le paysage étant plus stable, […] les gens vont être capables de recommencer à investir à des niveaux qui sont plus élevés que ce qu’on a vu », a indiqué M. Paquet.
En début d’année, Montréal International avait dû licencier 16 de ses 85 employés à la suite de la décision du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration de ne pas renouveler son mandat d’attraction des étudiants étrangers. « Ça n’a pas d’impact direct sur les autres lignes d’affaires qui, elles, ont leur financement », a affirmé M. Paquet.
L’opposition à l’hôtel de ville estime que l’administration Plante doit redoubler d’efforts pour garder « Montréal sur la carte ».
« Les résultats présentés par Montréal International témoignent d’une diminution de l’attractivité de la métropole à l’échelle mondiale », a commenté le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem. « La Ville de Montréal ne compte toujours pas de zone d’innovation reconnue par le gouvernement du Québec, alors que Projet Montréal en avait promis trois lors de la dernière campagne électorale. »