Les revenus d’AtkinsRéalis en hausse grâce au nucléaire
La valeur des commandes obtenues par la firme d’ingénierie dans ce seul secteur a doublé en 2023
La firme d’ingénierie montréalaise AtkinsRéalis, l’ancienne SNC-Lavalin, a enregistré une forte augmentation de ses revenus l’an dernier, faisant bondir son titre en Bourse de 10 %. La valeur de son carnet de commandes dans l’énergie nucléaire a pour sa part doublé l’an dernier, stimulée par une renaissance de l’intérêt pour cette forme d’énergie.
AtkinsRéalis a enregistré une importante hausse de son chiffre d’affaires en 2023 comparativement à l’année précédente. Ses revenus ont atteint 8 milliards de dollars, une augmentation de 20,3 %. Son carnet de commandes a par ailleurs enregistré de fortes hausses dans le secteur de l’ingénierie, mais surtout dans celui de l’énergie nucléaire. Pour ce seul secteur, la valeur des commandes obtenues par l’entreprise a pour ainsi dire doublé en 2023, passant de 936 millions de dollars en 2022 à 1856 millions.
Pour 2024, l’entreprise anticipe une hausse du secteur qui devrait osciller entre 12 % et 15 %. En entrevue au Devoir plus tôt cette semaine, le p.-d.g. d’AtkinsRéalis, Ian Edwards, déclarait que le retour d’un intérêt marqué pour l’énergie nucléaire à l’étranger laissait présager une croissance plus marquée de ce secteur comparativement aux autres.
La direction estime être en mesure de générer plus ou moins 400 millions en flux de trésorerie cette année. Pour ce faire, la direction compte diminuer — entre autres choses — les contrats clés en main, un secteur qui a engendré des dépassements de coûts dans les dernières années.
Rappelons que l’entreprise a changé de nom l’automne dernier. Après une dizaine d’années marquées par des difficultés aussi bien judiciaires que commerciales, SNC-Lavalin est devenue AtkinsRéalis.
L’entreprise poursuit par ailleurs sa restructuration. Elle compte notamment vendre Linxon, une filiale spécialisée dans l’électrification de projets. La division des services d’ingénierie et celle de l’exploitation et de l’entretien seront fusionnées et gérées par région. Un bureau permanent du chef de l’exploitation a aussi été créé. « Notre nouvelle structure opérationnelle permettra un déploiement plus efficace de nos capacités mondiales à l’échelle locale », a déclaré M. Edwards.
De toute évidence, ces annonces ont plu aux investisseurs. L’action de l’entreprise a bondi de 10 % vendredi, pour terminer la séance à 50,50 $, un sommet depuis près de cinq ans.
Est-ce que cette remontée du titre d’AtkinsRéalis s’inscrira sur le long terme ? « La grande question est de savoir si les investisseurs généralistes, qui ont évité l’entreprise depuis plusieurs années, seront de nouveau attirés par le titre au moment où l’action s’échange à 10 fois les prévisions 2024 pour le ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement », explique Maxim Sytchev, analyste à la Financière Banque Nationale.
Il ajoute : « Ce ratio est de 15 fois pour les comparables. Nous croyons que la crainte de manquer le bateau va commencer à se manifester. »