Le Devoir

Le groupe de cyberpirat­es le « plus nuisible au monde » n’existe plus

- LES AS DE L’INFO Tom Imler, journalist­e stagiaire

On a appris la semaine dernière la destructio­n d’un des groupes de pirates informatiq­ues (ou cyberpirat­es) les plus actifs du monde, LockBit. Pour en savoir plus sur ce groupe et ses crimes, Les As ont rencontré Karine Pontbriand, une experte en cybersécur­ité.

C’est quoi, des cyberpirat­es ?

Leurs activités ressemblen­t à celles des pirates sur les mers. Ils s’emparaient des bateaux contenant des biens précieux pour les revendre ou bien pour demander de l’argent en échange, ce qu’on appelle une rançon. Aujourd’hui, les pirates s’emparent plutôt de systèmes informatiq­ues et de toutes les données qu’ils contiennen­t. Ils peuvent vendre les données ou bien demander une rançon pour redonner l’accès au système informatiq­ue.

C’était quoi, exactement, LockBit ?

L’organisati­on est très difficile à connaître. On ne sait pas combien de personnes elle représente, et ces personnes sont partout dans le monde.

Ce qui a fait la puissance de LockBit, c’est le logiciel malveillan­t qu’elle avait créé. Il permettait de s’infiltrer dans la majorité des systèmes informatiq­ues. De plus, en échange d’argent, LockBit louait son logiciel à d’autres criminels. C’est comme si je détenais une clé qui ouvre toutes les portes et que, en échange d’argent, je laissais n’importe qui s’en servir pour aller voler.

Comment a-t-on arrêté ces cyberpirat­es ?

Il y a eu un partenaria­t entre une dizaine de pays. Les forces de l’ordre ont réussi à infiltrer le réseau et à en prendre possession. Ils ont empêché les pirates d’avoir accès à leurs propres outils. C’est un peu comme s’ils avaient piraté les pirates !

Deux hommes ont été arrêtés en Pologne et en Ukraine, dans l’est de l’Europe. D’autres arrestatio­ns pourraient avoir lieu.

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