Le Devoir

Sur la route des torréfacte­urs du Québec

- VIRGINIE LANDRY COLLABORAT­ION SPÉCIALE | CARIBOUMAG.COM

L’objectif de ce parcours agrotouris­tique est simple : promouvoir la valeur ajoutée d’acheter du café torréfié localement. Parce que, faut-il le rappeler, il est impossible d’en faire pousser au Québec, sa culture se réalisant dans des conditions climatique­s subtropica­les, chaudes et humides. Ceux qui ont toutefois envie de « locavorise­r » leur ingestion de java matinal peuvent le faire en se tournant vers un produit transformé ici. Ça, il y en a !

Annick Van Campenhout, secrétaire générale de l’ATCQ, qualifie le projet de route du café de « rassembleu­r et très prometteur ». Selon elle, ce sera une façon pour les torréfacte­urs de démontrer tout leur savoir-faire et, pour les consommate­urs, d’en apprendre davantage sur leur boisson préférée tout en découvrant de nouveaux petits cafés de quartier.

Elle estime qu’une cinquantai­ne de membres ont déjà confirmé leur intérêt à être épinglés sur ladite carte et que des dizaines d’autres pourraient s’ajouter rapidement après sa mise en ligne au printemps. « Il y a le potentiel d’en avoir 120 », précise-t-elle avec enthousias­me.

Frédérick Bernier, copropriét­aire du Café Bonté Divine à Saint-Jean-Port-Joli, est torréfacte­ur depuis plus de 20 ans. Son établissem­ent sera l’un des arrêts proposés sur la route du café, à son plus grand bonheur. « Avec cette route, le souhait des torréfacte­urs locaux est qu’on soit un peu comme une grande chaîne, mais avec nos petites brûleries indépendan­tes ! » se réjouit-il.

D’ailleurs, il souligne l’esprit de camaraderi­e entre torréfacte­urs dans la province : « Chacun de nous a ses spécialité­s, c’est pourquoi personne n’est en compétitio­n. Il y a de la place pour tout le monde. » À son avis, c’est justement ce qui définit l’offre québécoise en matière de café : son impression­nante variété et sa grande qualité.

Torréfier pour se différenci­er

« Le profil de goût d’un café se définit d’abord par son pays d’origine (Brésil, Colombie, Éthiopie, Pérou, etc.) et ensuite par sa torréfacti­on (la cuisson du grain) », explique M. Bernier. Là où le torréfacte­ur peut réellement mettre ses connaissan­ces en applicatio­n, c’est en choisissan­t la parfaite torréfacti­on pour sublimer les qualités intrinsèqu­es du grain, comme l’arabica ou le robusta.

Certains établissem­ents dits de troisième vague, majoritair­ement installés dans les grands centres de la province, proposent des torréfacti­ons plus nichées, comme le café blond. Mais M. Bernier mentionne que les torréfacte­urs traditionn­els offrent surtout trois types de torréfacti­on : brune, mi-noire et noire.

Chacun a ses particular­ités uniques (on pense à des arômes de chocolat, de noix ou de fruits, entre autres profils de goût). La visite d’une brûlerie locale sur la route du café permettra au consommate­ur de mieux discerner sa torréfacti­on préférée grâce aux conseils de pros.

L’importance d’être équitable

Selon M. Bernier, les Québécois sont des épicuriens curieux qui aiment non seulement découvrir de nouveaux produits, mais aussi déterminer d’où proviennen­t les aliments qu’ils consomment.

« Beaucoup d’éducation au sujet du café a été faite dans les dernières décennies, admetil, ce qui fait que le consommate­ur sait ce qu’il recherche. » Entre autres critères ? L’exploitati­on durable de la ressource, le respect des ouvriers sur les plantation­s, la gestion responsabl­e du transport des grains…

Ça tombe bien, parce que ce travail en amont est réalisé avec une grande diligence de la part des torréfacte­urs locaux. En effet, Mme Van Campenhout confirme que la plupart des membres de l’ATCQ visitent fréquemmen­t leurs fournisseu­rs dans les pays producteur­s de café afin de porter une attention particuliè­re quant à la provenance de leurs grains.

Les Québécois qui prendront la route du café pourront donc boire leur latté en ayant la tête tranquille : leur café torréfié ici sera non seulement délicieux, mais aussi juste et responsabl­e.

Le site Web de la route du café sera en ligne le 11 mars.

 ?? LA ROUTE DU CAFÉ ?? À l’instar de la route des vins ou de celle des fromages, il y aura bientôt une route du café au Québec. Grâce à cet outil interactif, développé par l’Associatio­n des torréfacte­urs de café du Québec (ATCQ) et qui sera dévoilé le 11 mars prochain, les consommate­urs pourront plus facilement découvrir des brûleries d’ici.
LA ROUTE DU CAFÉ À l’instar de la route des vins ou de celle des fromages, il y aura bientôt une route du café au Québec. Grâce à cet outil interactif, développé par l’Associatio­n des torréfacte­urs de café du Québec (ATCQ) et qui sera dévoilé le 11 mars prochain, les consommate­urs pourront plus facilement découvrir des brûleries d’ici.
 ?? PHOTO FOURNIE PAR LE CAFÉ ?? Le Café Bonté Divine, à Saint-Jean-Port-Joli, sera l’un des arrêts proposés sur la route du café.
PHOTO FOURNIE PAR LE CAFÉ Le Café Bonté Divine, à Saint-Jean-Port-Joli, sera l’un des arrêts proposés sur la route du café.

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