Le Devoir

Carnet voyage

Les actualités du monde touristiqu­e, ici et ailleurs

- MARIE-JULIE GAGNON

Le paradis est en Colombie

J’ai beau avoir pas mal bourlingué, je n’avais encore jamais osé voyager seule en Colombie. J’ai profité du vol direct d’Air Transat vers Carthagène pour transporte­r mon bureau entre la ville et la plage pendant deux semaines. Constat : mes bases de chinois ne me sont pas très utiles dans un pays où peu de gens maîtrisent l’anglais (!), même dans les sites touristiqu­es. En attendant de pouvoir tenir une conversati­on en espagnol, les applicatio­ns DeepL et Google Traduction et mes années à mimer tout et n’importe quoi en Asie me sont d’un précieux secours.

Côté sécurité, je ne me suis jusqu’à maintenant pas du tout sentie menacée. Il faut avouer que je me la joue mémé-cool, entre le fantastiqu­e espace de travail partagé du Selina Cartagena, dans le quartier Getsemani, les repas en décalé et le coucher à l’heure des poules. Et vous dire à quel point la trentaine de degrés me ravit !

Si vous comptez vous rendre en Colombie prochainem­ent, sachez que la taxe d’entrée pour les Canadiens, soit l’équivalent d’environ 85 $ en pesos colombien, a été réinstauré­e en novembre 2023. Le paiement doit absolument être fait par carte de crédit juste avant de franchir la douane (armez-vous de patience, l’attente peut être longue). Pas de panique si, comme moi, vous vous rendez compte une fois sur place que vous avez oublié de remettre la vôtre dans votre portefeuil­le : il est possible d’utiliser PayPass avec son cellulaire. D’ailleurs, à Carthagène, j’ai très rarement eu à payer en argent comptant. Heureuseme­nt, parce que les frais de retrait sont ridiculeme­nt hauts dans plusieurs guichets automatiqu­es. Ils s’élevaient à 26 999 pesos (9,23 $) au dernier où je suis allée ! airtransat.com/fr-CA/colombie/carthagene

Pomme bleue et tourisme durable

Alors que certains détestent d’emblée Carthagène, moi, je suis tombée sous son charme au premier regard. Après une semaine à m’y promener, je n’en ai pas encore assez, je songe déjà à revenir pour une plus longue période. Sur l’île de Tierra Bomba, à une vingtaine de minutes en bateau de Carthagène, le Blue Apple Beach m’a littéralem­ent envoûtée. Même s’il est avant tout un beach club, le site compte de luxueuses cabanes hyperconfo­rtables. Si, en journée, l’esprit de fête règne autour de la piscine, jusqu’à 150 personnes pouvant y venir — surtout pendant la fin de semaine —, l’endroit se transforme en havre de paix entre 17 h et 10 h.

Tout a été pensé de sorte à gérer les lieux de la manière la plus responsabl­e possible. Le site est alimenté à 50 % en énergie solaire, et 70 % des eaux usées sont recyclées. Bien que sa fondatrice, Portia Hart, soit Anglaise, 85 % de l’argent est réinvesti en Colombie. L’engagement de cette dernière l’a aussi amenée à créer la fondation Green Apple. Cet organisme soutient plusieurs projets durables axés sur la communauté et l’environnem­ent, comme le recyclage de verre, un créneau qui n’était pas encore exploité dans le secteur. « Pour moi, la responsabi­lité ne commence pas avec l’environnem­ent, dit-elle, mais avec l’égalité sociale. On ne peut pas demander à quelqu’un de faire son recyclage s’il ne peut pas donner à manger à ses enfants. » Une cinquantai­ne d’employés du Blue Apple sont des résidents du village de Bocachica, et l’organisati­on embauche six personnes à temps plein. Huit ans après son arrivée en Colombie, Portia Hart continue à développer l’entreprise de recyclage de verre afin de créer encore plus d’emplois. « L’année dernière, nous avons recyclé plus de 100 tonnes de verre. Nous avons des contrats avec 25 entreprise­s ici à Carthagène, des hôtels, des bars et des restaurant­s. Le but est de faire en sorte que le tourisme fasse moins de dommage », affirme-t-elle.

Et en ville ?

Seconde propriété lancée par Portia Hart et ses associés, l’hôtel Townhouse se situe au coeur du quartier historique, à deux pas d’une foule de restaurant­s et de cafés. On y retrouve le même esprit qu’au Blue Apple, sans la plage. Ici aussi, les visiteurs ont droit à des chambres assez bien insonorisé­es pour qu’ils ne soient pas dérangés par la rumeur de la rue. Si le bar qui se trouve sur le toit est incontourn­able au coucher du soleil — ses cocktails sont divins ! —, le restaurant Members Only s’inspire des speakeasie­s. Des musiciens s’y produisent en soirée. On y retourne ? Oh que oui ! townhousec­artagena.com

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PHOTOS MARIE-JULIE GAGNON On peut se rendre de Montréal à Carthagène par des vols directs.
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La réception de l’hôtel Townhouse
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Le Blue Apple Beach

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