Se tirer dans le pied ?
Dans sa chronique « Une “belle victoire” », madame Lanctôt soutient « que nous nous tirons dans le pied et que nous fragilisons le tissu social en nous comportant de manière aussi ouvertement méprisante à l’égard des droits des minorités » à la suite du jugement de la Cour d’appel du Québec entérinant en grande partie la constitutionnalité de la loi 21. Il n’y a pas de mépris des minorités religieuses ou culturelles.
Si la société du Québec a un devoir d’accueil, ceux et celles qui optent pour y faire leur vie ont un devoir d’intégration, le tout favorisant le vivreensemble de la population. La religion fait partie de la sphère privée de chaque individu et elle n’a pas sa place dans les institutions publiques. Madame Lanctôt fait partie de ces intellectuels pour qui les droits sont des valeurs absolues ne souffrant aucune exception, aucun compromis. Si la négociation, les compromis et les arrangements de bonne foi n’existaient pas dans notre société, celle-ci aurait bien du mal à fonctionner.
Si le port de signes religieux est une obligation pour certaines communautés, ses membres ne pourraient-ils pas obtenir une exemption quand ils sont au travail et s’ils sont en position d’autorité ? Ils montreraient alors qu’ils sont soucieux de s’intégrer à la société québécoise, favoriseraient le vivre-ensemble et contribueraient à réduire les manifestations d’intolérance inacceptables à leur égard. Si leur
« chez nous » est au Québec, ils auraient une belle occasion de le montrer.
André Senécal
Le 1er mars 2024