Le Devoir

Panique à la CAQ

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On savait que Monsieur Fitzgibbon avait du front tout le tour de la tête et qu’il pouvait tourner les coins ronds pour accélérer la réalisatio­n d’un projet. Ce qu’on ignorait, c’est qu’il en ferait une si belle démonstrat­ion dans le projet Northvolt.

En effet, moins de deux ans après les élections, le gouverneme­nt annonçait le plus gros investisse­ment d’argent public dans un projet privé sans en avoir parlé ou validé le tout lors de la campagne électorale.

Plusieurs journalist­es ont essayé de dissiper le brouillard qui entoure ce projet sur le plan économique avec leurs questions pertinente­s sur les risques économique­s et les retombées réelles associées à celui-ci. Dans la plupart des cas, le ministre Fitzgibbon s’est contenté de les ignorer.

Il faut croire que l’enquête journalist­ique de messieurs Shields et Gerbet sur les aspects environnem­entaux dérange beaucoup plus puisque le ministre est passé à l’attaque après s’être moqué de leur travail. Remarquez qu’il insinue que ces deux journalist­es, dont l’intégrité n’a jamais été remise en question, sont des militants. Militants ? Parce que ceux-ci posent des questions et tentent d’exposer comment un projet de cette envergure a pu être soustrait à une audience du BAPE.

Vous conviendre­z que venant de celui qui est abonné aux enquêtes de la commissair­e à l’éthique, cela prend du toupet pour faire ces accusation­s.

Non, toute cette histoire ressemble davantage à un gouverneme­nt super majoritair­e qui a oublié qu’en démocratie on se doit d’expliquer pour convaincre. En effet, ça sent la panique chez la CAQ. Si ignorer, se moquer et attaquer ne suffit plus pour faire avancer le projet Northvolt, c’est que c’est déjà perdu.

Dominic Martin

Québec, le 2 mars 2024

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