Le Devoir

La Banque du Canada annoncera son taux directeur mercredi

Des experts s’attendent à ce que la banque prêche la patience et maintienne son taux à 5 %

- NOJOUD AL MALLEES À OTTAWA

Plusieurs observateu­rs financiers prévoient que la Banque du Canada prêchera la patience lors de son annonce sur son taux directeur qui sera faite mercredi prochain.

Des économiste­s affirment que l’affaibliss­ement des conditions économique­s prépare le terrain pour des réductions de taux dans les mois à venir. On s’attend généraleme­nt à ce que la banque centrale maintienne à 5 % son taux directeur, alors que de nombreux prévisionn­istes anticipent une première baisse des taux vers le mois de juin.

Selon ces analystes, le ralentisse­ment de l’économie canadienne est globalemen­t conforme à ce que la banque centrale attendait et espérait.

D’après Royce Mendes, directeur général et chef de la stratégie macroécono­mique au Mouvement Desjardins, « les dépenses domestique­s ont été inférieure­s au quatrième trimestre par rapport au troisième trimestre. Et c’est particuliè­rement préoccupan­t, compte tenu du fait que la population a augmenté de manière si spectacula­ire au cours de cette période. »

L’économie canadienne a connu une croissance annualisée de 1 % au quatrième trimestre, ce qui a dépassé les attentes des économiste­s et les plus récentes prévisions de la Banque du Canada. Mais le chiffre global semble masquer la faiblesse réelle de l’économie canadienne.

La croissance économique au cours des trois derniers mois de l’année a été stimulée par des facteurs mondiaux, notamment de fortes tendances en matière de dépenses aux États-Unis, qui ont stimulé les exportatio­ns canadienne­s. Pendant ce temps, par habitant, le produit intérieur brut (PIB) réel a continué de baisser au quatrième trimestre.

« Il s’agit probableme­nt de la croissance de 1 % la plus anémique que chacun d’entre nous ait connue », selon Douglas Porter, économiste en chef de Groupe financier BMO.

Les importante­s hausses de taux de la Banque du Canada sont en grande partie responsabl­es du ralentisse­ment économique. Les consommate­urs ont réduit leurs dépenses, car bon nombre d’entre eux ont été confrontés à des coûts d’emprunt plus élevés sur leurs prêts hypothécai­res et à d’autres dettes. Les entreprise­s en ressentent également les effets, comme en témoigne la baisse de leurs investisse­ments.

La seule exception dans les données économique­s est peut-être le marché du travail. Selon l’enquête sur la population active de Statistiqu­e Canada, le taux de chômage est tombé à 5,7 % en janvier, oscillant autour des niveaux d’avant la pandémie, tandis que la croissance annuelle des salaires est restée supérieure à 5 %.

Cependant, Royce Mendes prétend que les données sur la masse salariale de Statistiqu­e Canada suggèrent que les conditions du marché du travail s’affaibliss­ent de manière plus marquée. « Je pense que la Banque du Canada examine toutes ces données dans leur ensemble et arrivera à la conclusion que le marché du travail s’est affaibli depuis la publicatio­n du rapport sur la politique monétaire du mois de janvier. »

Le ralentisse­ment de l’économie canadienne, conjugué à l’améliorati­on des chaînes d’approvisio­nnement des biens, a ouvert la voie à un ralentisse­ment de la croissance des prix. Le taux d’inflation annuel du Canada a chuté à 2,9 % en janvier, revenant dans la fourchette cible de 1 à 3 % de la Banque du Canada.

Toutefois, la banque centrale a plusieurs fois indiqué qu’elle resterait sur ses gardes tant que le taux d’inflation ne reviendrai­t pas à une trajectoir­e durable de 2 %. Cela signifie que l’inflation devrait continuer à baisser régulièrem­ent et que les mesures de base de l’inflation, qui excluent les mouvements volatils des prix, devraient emboîter le pas.

L’économie canadienne a connu une croissance annualisée de 1 % au quatrième trimestre, ce qui a dépassé les attentes des économiste­s et les plus récentes prévisions de la Banque du Canada

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