Le Devoir

Rencontre entre Legault et Trudeau le 15 mars

Depuis janvier, le gouverneme­nt québécois multiplie les appels à Ottawa pour freiner l’arrivée de demandeurs d’asile

- ALEXANDRE ROBILLARD CORRESPOND­ANT PARLEMENTA­IRE À QUÉBEC

Les premiers ministres Justin Trudeau et François Legault se rencontrer­ont à la mi-mars, dans un contexte où les différends entre leurs deux gouverneme­nts s’accumulent depuis quelques semaines sur le plan de l’immigratio­n.

La date du 15 mars a été confirmée par une source fédérale, mardi, ainsi que par le cabinet de M. Legault. Il n’a pas été possible d’avoir de précisions sur l’ordre du jour de la rencontre, qui a été réclamée par le gouverneme­nt du Québec.

Les deux premiers ministres se sont vus la dernière fois en novembre, à l’occasion d’une annonce de financemen­t pour la constructi­on de logements, à Longueuil. Leur plus récente rencontre bilatérale, comparable à celle prévue dans 10 jours, a eu lieu en décembre 2022 à Montréal.

Dans le dossier de l’immigratio­n, le traitement des demandes reçues dans le cadre du programme de réunificat­ion familiale a été le plus récent sujet d’affronteme­nt entre Québec et Ottawa.

Le ministre fédéral de l’Immigratio­n, Marc Miller, a annoncé la fin de semaine dernière son intention d’ignorer les seuils établis par Québec pour cette catégorie de nouveaux arrivants, ce qui a été accueilli comme un affront, lundi, par son homologue québécoise, Christine Fréchette.

Freiner l’afflux

Fin février, le ministre responsabl­e des Relations canadienne­s, Jean-François Roberge, a prévenu que l’arrivée massive de demandeurs d’asile posait un risque pour « l’identité québécoise ».

Cette déclaratio­n faisait suite à celle de M. Legault, qui, dans une lettre envoyée en janvier à M. Trudeau, a invité Ottawa à freiner l’afflux de demandeurs d’asile sans quoi le Québec atteindra son « point de rupture » dans la disponibil­ité de logements et les services à la population.

Cette rencontre suivra de quelques jours le dépôt du budget du gouverneme­nt québécois et précédera la présentati­on de celui d’Ottawa, prévue le 16 avril.

Le gouverneme­nt québécois a réclamé un remboursem­ent de 470 millions de dollars pour l’accueil des demandeurs d’asile en 2021 et en 2022 ainsi que les sommes en conséquenc­e pour les années suivantes.

Fin janvier, Ottawa s’était contenté d’annoncer un financemen­t de 100 millions de dollars supplément­aires destiné au Québec.

En plus de l’immigratio­n, les sujets potentiels de discussion entre Québec et Ottawa ne manquent pas, notamment en ce qui concerne la santé.

Un an après une entente prévoyant que les provinces acceptent une augmentati­on des transferts fédéraux pour les soins de santé, le Québec n’a pas encore conclu d’accord formel avec Ottawa. Il est attendu qu’environ 10 milliards supplément­aires soient versés au Québec sur une période de 10 ans.

La semaine dernière, le gouverneme­nt fédéral a rappelé que le versement pour l’année financière en cours, soit environ 900 millions, était conditionn­el à la conclusion d’une entente avant la fin du mois.

Médicament­s et soins dentaires

Le gouverneme­nt québécois réclame également le droit de se retirer sans condition du programme qu’Ottawa veut instaurer pour le remboursem­ent de certains médicament­s. Le projet de loi C-64, déposé au Parlement fédéral jeudi, prévoit que le gouverneme­nt doit s’entendre avec les provinces qui, comme le Québec, ont déjà leur propre régime d’assurance médicament­s.

Le nouveau programme d’assurance dentaire du gouverneme­nt fédéral pour les personnes dont le revenu familial est de moins de 90 000 $ suscite le même intérêt de Québec, qui demande le transfert des sommes prévues par Ottawa vers son propre programme de remboursem­ent des honoraires de dentistes.

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