Responsabilité éclipsée
La semaine passée, il a souvent été question de l’éclipse solaire prévue le 8 avril prochain dans divers médias et sur les réseaux sociaux. […] En tant qu’enseignante au primaire, je me permets de vous faire part de mon avis sur le sujet.
Personnellement, je trouve toujours particulier que l’opinion de tout un chacun soit mise sur un pied d’égalité avec celle du personnel oeuvrant dans nos écoles. Ça nous rappelle tristement que l’enseignement est, encore aujourd’hui, vu comme une vocation et non un métier. Je voudrais bien voir un médecin faire le ménage par « amour pour ses patients » ou faire des heures non rémunérées pour le « bien de ses patients »… […]
Tous ceux qui oeuvrent sur le terrain avec les enfants comprennent bien la complexité que représente la gestion de la sécurité des enfants lors d’une éclipse solaire. Nos plus jeunes n’ont souvent pas conscience du danger et nous assurer de leur sécurité lors d’un événement rare et excitant est difficile et risqué.
Malgré toute leur bonne volonté, les enseignantes dévouées de groupes dits « réguliers », où les problèmes et les troubles de comportement abondent, auraient bien du mal à prendre la responsabilité de la santé des yeux de vos enfants.
Donc, dans l’intérêt supérieur de votre enfant, il est mieux que le 8 avril soit une journée pédagogique. Si vous voulez réellement vivre un moment historique et marquant en toute sécurité avec vos jeunes, je vous invite à préparer le matériel nécessaire et à prévoir le temps pour vivre cette expérience avec eux. Le lendemain, les enseignants assumeront pleinement leur vrai rôle en classe et durant leurs heures de travail : instruire vos jeunes et, dans le cas présent, revenir sur le phénomène fascinant qu’est une éclipse solaire.
Florence Bourget-Rousseau
Le 4 mars 2024