Dans les journaux…
Tous les médias en parlent-ils comme Tout le monde en parle ? Robert Marinov, doctorant de l’Université Concordia, vient de réaliser une analyse de la couverture faite par de grands journaux canadiens pendant la campagne électorale fédérale de 2019. La synthèse est parue en décembre dans la Revue canadienne de science politique.
En se penchant sur près de 1000 nouvelles diffusées en
41 jours de campagne, il a constaté que plus de la moitié du volume (51 %) présentait des caractéristiques notables d’infodivertissement (note de 3 à 5 sur son échelle d’analyse du discours à cinq échelons) et que 42 % du lot montraient même de fortes ou de très fortes caractéristiques d’infodivertissement (note de 4 ou 5). Les journaux du réseau Postmedia (dont Montreal Gazette) proposaient la plus forte proportion de nouvelles fortement infodivertissantes
(52 %), et le Globe, la moins élevée (35 %). La grille du chercheur utilise notamment la personnalisation de la nouvelle et le sensationnalisme comme critères de définition de l’infodivertissement.
« Il est encourageant de constater qu’il y a encore beaucoup de reportages qui adoptent un ton analytique ou d’enquête et présentent des informations concrètes et substantielles sur les options politiques et les débats, fait remarquer le chercheur dans un communiqué diffusé cette semaine par Concordia. Toutefois, les chiffres montrent également que la dynamique de l’infodivertissement est de plus en plus populaire auprès du lectorat des journaux canadiens. Cela peut avoir des conséquences importantes sur la manière dont les électrices et électeurs sont informés au cours d’une campagne électorale. »