Un avion-ambulance 100 % électrique
L’entreprise aérospatiale montréalaise Limosa s’unit à Airmedic, l’un des principaux acteurs du créneau des évacuations d’urgence aériennes au Québec, afin de développer un avion 100 % électrique pouvant atterrir et décoller autant à l’horizontale qu’à la
Hamid Hamidi, le président-directeur général et fondateur de Limosa, se réjouit de la forte polyvalence de ce premier avion-hélicoptère qui bénéficiera à la fois de la maniabilité et de la flexibilité d’un hélicoptère, pouvant atterrir en milieu isolé sans être dépendant des pistes d’atterrissage, tout en ayant la vitesse d’un avion.
La jeune entreprise Limosa, fondée en 2021, s’occupe du volet génie et technique du projet, soit la construction de l’aéronef. Pour sa part, Airmedic se concentre sur la consultation pour développer une configuration d’avion-ambulance répondant aux normes du marché. À l’intérieur de la cabine, les responsables seront notamment chargés d’examiner la quantité d’oxygène disponible à bord, de positionner les appareils médicaux adéquatement et de structurer l’intérieur pour un déplacement logique des patients et du personnel ambulancier.
Louis-Philippe Loiselle Fortier, viceprésident aux initiatives stratégiques et au développement des affaires chez Airmedic, se dit très excité par ce projet, considérant l’aspect de première pour l’entreprise. « Le pouvoir de l’appareil de se mouvoir sur deux axes, pour nous, c’est le meilleur des deux mondes, surtout dans un contexte d’urgence. L’appareil existe déjà, mais plus dans un modèle militaire à essence qui est gigantesque, pas du tout adapté à nos besoins. Ce type d’aéronef n’existe pas vraiment au civil ni au commercial, donc c’est assez nouveau et différent », indique-t-il.
Cependant, plusieurs défis se profilent avant la concrétisation de ce projet ambitieux. L’aéronef devra faire preuve d’une autonomie remarquable pour être capable de voler sur de longues distances et dans des conditions hivernales extrêmes pour répondre aux réalités du territoire québécois, surtout dans le Grand Nord jusqu’au Nunavik qu’Airmedic dessert.
« Il s’agit d’un mégaprojet pour nous, qui demande énormément de capital, d’énergie et de ressources humaines. Le processus reste lent parce que nous cherchons beaucoup de sources de financement. On aimerait avoir un soutien gouvernemental pour avoir des revenus supplémentaires, mais nous ne sommes pas admissibles aux demandes de subventions », déplore Hamid Hamidi, conscient des défis qui se pointent à l’horizon. C’est pourquoi il exige un engagement plus fort de la part des différentes instances gouvernementales.
Pour l’instant, Limosa évalue que l’avion-hélicoptère serait capable de survoler 320 kilomètres avant de se brancher pour une recharge, s’il vole à la façon d’un hélicoptère, ou plutôt 400 kilomètres s’il utilise davantage ses ailes fixes comme le ferait un avion, car ainsi il brûle beaucoup moins d’énergie.
Un pas de plus vers l’électrification
Habité par un souci de diminuer son empreinte écologique, Airmedic considère que le développement de cet appareil témoigne de l’engagement de l’entreprise envers la durabilité environnementale. Le transporteur aérien d’urgence a également exprimé sa volonté de léguer un avenir plus vert aux générations futures grâce à ce partenariat novateur.
« C’est une opportunité que nous avons saisie afin d’effectuer un virage vers l’électrification de nos appareils. Nous agissons dès maintenant pour ne pas intervenir trop tard. En plus, nous sommes très fiers de cette collaboration québécoise avec une jeune PME d’ici », exprime Louis-Philippe Loiselle Fortier, ravi de voir l’aéronef progresser dans le hangar d’Airmedic à l’aéroport de Saint-Hubert à Longueuil.
Cet appareil LimoMedic devrait s’ajouter à la flotte aérienne d’Airmedic d’ici 2028. Présentement, la flotte d’Airmedic compte six avions Pilatus PC-12, quatre hélicoptères BK117 et deux hélicoptères EC145. Avec le développement de cet avionhélicoptère, les deux entreprises espèrent transformer le paysage de l’assistance médicale d’urgence en offrant une solution électrique et respectueuse de l’environnement, tout en maintenant des normes de sécurité et de fiabilité élevées.
« Ce type d’aéronef n’existe pas vraiment au civil ni au commercial, donc c’est assez nouveau et différent »