Le Devoir

Des rivalités naissantes

Montréal et Ottawa se sont livré un match particuliè­rement physique dimanche

- SIMON SERVANT À LAVAL

La Ligue profession­nelle de hockey féminin n’est pas entrée dans son ère des « Broad Street Bullies », mais plus la saison avance, plus le jeu rude est à l’honneur.

Certaines rivalités commencent à s’installer petit à petit, dans une ligue qui compte actuelleme­nt six clubs. C’est notamment le cas de celle qui implique Montréal et Ottawa, qui se sont livré un match physique, dimanche soir, à la Place Bell.

Sarah Bujold a vraiment lancé les hostilités lorsqu’elle a été pénalisée pour une solide mise en échec à l’endroit de l’attaquante d’Ottawa Brianne Jenner, en fin de première période. Il n’en fallait pas plus pour que les émotions montent d’un cran.

Pendant le reste de la rencontre, plusieurs escarmouch­es après le sifflet s’en sont ensuivies, et les joueuses des deux formations n’ont pas hésité à appliquer de bonnes mises en échec — parfois à la limite de la légalité.

Au terme de cette victoire de 4-2 d’Ottawa, 20 minutes de pénalité ont été décernées dans le match, soit le troisième total parmi les plus hauts de l’histoire de la ligue. Et pour une troisième partie de suite, Montréal a écopé d’au moins cinq pénalités mineures, ce qui a forcé l’attaquante Laura Stacey et l’entraîneus­e Kori Cheverie à marcher sur des oeufs après l’affronteme­nt.

« C’est ça, le hockey. Ce n’est pas un sport facile à arbitrer. Nous aimerions avoir plus d’appels en notre faveur et nous aurions aimé que les arbitres revoient certaines de leurs décisions. C’est comme ça que le hockey se déroule parfois », a dit Stacey avec beaucoup de diplomatie.

« Le plus difficile, c’est qu’il n’y avait pas beaucoup de communicat­ion avec les arbitres. C’est ce qui rend une personne très bonne pour son emploi, cette capacité à communique­r et à transmettr­e le message. C’était difficile ce soir », a ajouté Cheverie.

Elles devront peut-être s’y habituer. Si la LPHF suit l’exemple de la LNH, le jeu deviendra de plus en plus physique, notamment en séries, et les arbitres auront de plus en plus tendance à ranger leur sifflet.

Lorsque la ligue a lancé ses activités, le 1er janvier, on pouvait remarquer que les mises en échec étaient un peu plus tolérées qu’à l’habitude, voire encouragée­s. Les joueuses ont dû s’adapter pendant quelques semaines, mais l’aspect physique fait maintenant partie intégrante du style de jeu des équipes.

« C’est un ajustement que nous apportons à notre jeu. Nous avons dépassé la mi-saison, alors je pense que nous savons que toutes les équipes vont jouer “physique”. Nous nous attendons surtout à ce que ce soit le cas en séries. C’est un élément clé que nous tentons d’apporter. Nous voulions être plus physiques aujourd’hui contre Ottawa », a indiqué l’attaquante Sarah Lefort.

La troupe d’Ottawa ne s’en est pas laissé imposer. Il faut dire qu’elle avait peut-être un peu plus de motivation qu’à l’habitude, puisque Montréal avait remporté les trois premiers duels de la campagne.

La rivalité entre les deux équipes est palpable, et un affronteme­nt au premier tour éliminatoi­re est toujours possible. Qu’en pensent les joueuses ?

« Est-ce que nous voulons que ça devienne une rivalité ? a demandé en riant la gardienne Emerance Maschmeyer, laissant entendre que ses coéquipièr­es ne portent peut-être pas les Montréalai­ses dans leur coeur. Les matchs sont physiques entre nous, et c’est une bonne rivalité. Il y a aussi Toronto dans le lot. »

Une chose est sûre, on pourrait croire que ça commence à ressembler à du « hockey comme dans le temps d’Eddie Shore ».

Nous avons dépassé la mi-saison, alors je pense que nous savons que toutes les équipes vont jouer « physique ». Nous nous attendons surtout à ce » que ce soit le cas en séries. SARAH LEFORT

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LIGUE PROFESSION­NELLE DE HOCKEY FÉMININ
III GRAHAM HUGHES LA PRESSE CANADIENNE L’attaquante Kristin O’Neill et la gardienne Ann-Renée Desbiens face à Gabbie Hughes, dimanche à Laval LIGUE PROFESSION­NELLE DE HOCKEY FÉMININ

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