La FAE demande une hausse d’au moins 7 % du budget en éducation
On pourra voir dans le budget si l’éducation est vraiment une priorité du gouvernement, croient la FAE et la FSE
Le budget Girard qui sera présenté mardi sera l’occasion de constater si l’éducation est véritablement une priorité du gouvernement Legault, croient les deux grandes fédérations syndicales d’enseignants.
La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) souhaite que les fonds qui sont consacrés à l’éducation soient minimalement haussés de 7 % pour répondre aux besoins déjà prévus dans les conventions collectives et autres dépenses déjà annoncées.
Sa présidente, Mélanie Hubert, dit s’attendre à ce que les augmentations de salaire, les aides à la classe ainsi que toutes les mesures qui ont été négociées soient correctement financées, à défaut de quoi cela signifiera que le gouvernement veut déshabiller Pierre pour habiller Paul.
« On s’attend évidemment à ce que les mesures qui ont été négociées dans les conventions collectives soient couvertes par les prochains budgets, sinon, ce que ça voudra dire, c’est qu’il faudra couper ailleurs pour assurer les salaires et assurer les heures, par exemple, d’aides à la classe », a dit Mme Hubert en entrevue lundi.
« C’est pour ça qu’on met l’importance [sur le fait] de calculer les coûts du système pour s’assurer que tout reste couvert et qu’au final, on n’a pas pris dans une poche pour remettre dans l’autre », ajoute la dirigeante syndicale.
Demande « ambitieuse »
Dans une école primaire de Longueuil, le ministre des Finances, Eric Girard, a noté l’appétit de la FAE, avec sa demande de 7 %. « Celle-ci, je la qualifierais d’ambitieuse. Mais je comprends le sens de la question et de leur engagement. Et je le respecte. »
Le mémoire commun des quatre centrales syndicales — Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Confédération des syndicats nationaux (CSN) et Centrale des syndicats du Québec (CSQ) — évoque aussi la nécessité de rehausser « de manière [importante] le financement des services publics », dont l’éducation fait partie.
Elles plaident aussi pour que le système de formation soit renforcé de façon à favoriser une formation « qualifiante, transférable et reconnue », en plus d’un soutien financier aux personnes qui s’engagent dans une telle formation ou une requalification.
La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), affiliée à la CSQ, admet que les conventions collectives représentent « un ajout de sommes considérables » et qu’il y a eu de nombreuses rénovations dans les écoles, notamment pour y améliorer la qualité de l’air.
Toutefois, les besoins en éducation vont aussi au-delà de ces aspects, et le dialogue avec le gouvernement doit se poursuivre dans ce contexte, soutient la présidente de la FSE, Josée Scalabrini.
« Récemment, nous avons tous entendu les propos un peu maladroits du premier ministre [François Legault] qui, lors d’une conférence de presse portant sur l’éducation, associait les sommes consenties au renouvellement des conventions collectives à un budget largement déficitaire. Il avait pourtant omis de parler de l’ensemble de dépenses du gouvernement, comme les chèques distribués et les baisses d’impôts, le toit du stade, les investissements pour l’usine de batteries, les matchs de hockey des Kings, et on en passe », a souligné Mme Scalabrini.
« Peut-être est-ce un hasard, mais je remarque au passage qu’on injecte fièrement de gros montants en construction pour accélérer les formations dans ce domaine à majorité masculine en l’associant à la lutte contre la pénurie. Pourtant, lorsqu’il s’agit d’injecter des sommes pour améliorer les conditions d’une profession majoritairement féminine et ainsi y attirer et y retenir du personnel, on l’associe au déficit », a-t-elle déploré.
Le dialogue avec le gouvernement doit se poursuivre dans ce contexte, soutient Josée Scalabrini*