Les subventions à l’achat de véhicules électriques abolies d’ici 2027
Les Québécois qui souhaitent profiter d’un rabais étatique pour s’acheter un véhicule zéro émission ont intérêt à se dépêcher. Afin de réduire ses dépenses grandissantes dans le programme de subventions Roulez vert, le gouvernement de François Legault l’abolira graduellement d’ici janvier 2027.
L’annonce a été faite mardi, à même le budget du Québec 2024-2025 déposé par le ministre des Finances, Eric Girard. La disparition du programme est prévue pour le 1er janvier 2027, mais aura des effets dès l’an prochain. Pour une voiture « entièrement électrique » neuve, la subvention passera de 7000 $ en 2024 à 4000 $ en 2025. Puis, cette somme s’abaissera à 2000 $ dans la dernière année d’application du programme.
Pour les véhicules hybrides rechargeables neufs, la subvention passera de 5000 $ en 2024, à 2000 $ en 2025, puis à 1000 $ en 2026. Pour les autos électriques d’occasion, l’abolition de Roulez vert s’opérera ainsi : 3500 $ cette année, 2000 $ l’an prochain, 1000 $ l’année suivante. Les subventions à l’achat de bornes sont pour leur part prolongées au-delà de janvier 2027.
La popularité de Roulez vert a engendré d’importantes dépenses pour l’État québécois cette année. Du début de l’année financière, en avril 2023, au mois de janvier de cette année, environ 400 millions de dollars ont été déboursés pour alimenter le programme. Dans son dernier Plan pour une économie verte (PEV), le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, avait pourtant prévu de libérer 244 millions pour Roulez vert en 2023-2024.
À l’avenir, ces sommes serviront davantage dans d’autres programmes de lutte contre les changements climatiques, estime le ministre Girard. « Les subventions aux véhicules électriques, en termes de dollars par tonne [réduite], ce n’était pas les dépenses les plus efficaces », a-t-il dit mardi en conférence de presse, en ajoutant que le gouvernement fédéral offrait lui aussi un rabais de 5000 $.
Québec est encore loin de ses objectifs d’électrification. Aux dernières nouvelles, environ 240 000 véhicules électriques parcouraient les routes du Québec, soit à peine 10 % de l’objectif du gouvernement Legault pour 2030 (deux millions de voitures zéro émission).
Faible bonification du « plan vert »
Par ailleurs, les revenus records enregistrés sur le marché du carbone cette année — 1,5 milliard de dollars — ne se répercutent pas dans leur totalité dans l’exercice budgétaire de mardi.
Le PEV du ministre Charette, qui sera mis à jour ce printemps, se voit bonifié de 300 millions de dollars, pour atteindre un budget de 9,3 milliards sur cinq ans. L’an dernier, le « plan vert » du gouvernement Legault permettait au Québec d’atteindre environ 60 % de ses cibles climatiques.
Le ministre Girard assure que tous les revenus tirés du marché du carbone « vont dans le Plan pour une économie verte ». Or, il est impossible à l’heure actuelle de savoir quelle part des nouveaux fonds obtenus cette année lors des diverses ventes aux enchères a déjà été dépensée et laquelle s’est accumulée dans les coffres du Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC) — le nouveau Fonds vert.
Dans son dernier rapport financier, déposé en mars 2023, le FECC faisait état de surplus d’environ 1,7 milliard de dollars. Le plus récent portrait de ses finances doit paraître dans les prochaines semaines.