François Legault veut encore baisser les impôts

Le premier ministre maintient sa promesse de les réduire de 2,5 points de pourcentage en 10 ans

Malgré un déficit record de 11 milliards de dollars dans le budget du provincial, le premier ministre, François Legault, compte toujours proposer une baisse d’impôts aux Québécois.

« Je pense qu’on doit, effectivement, regarder pour continuer à baisser dans un troisième mandat les impôts des Québécois, parce que les impôts au Québec sont dans le plafond. Ça nuit à l’économie », a-t-il déclaré mercredi.

En 2022, la Coalition avenir Québec (CAQ) s’était engagée à baisser les impôts de 2,5 points de pourcentage sur dix ans. L’an dernier, le gouvernement Legault a réduit les taux d’imposition d’un point de pourcentage. L’idée était de procéder à une baisse d’impôt « responsable », étalée jusqu’en 2032.

Lors du dépôt de son budget mardi, le ministre des Finances, Eric Girard, n’a pas voulu réitérer la promesse caquiste de poursuivre les réductions dans un éventuel troisième mandat. « Pour d’autres baisses d’impôts, il y aura une élection générale avant ça. Mais pour ce qui est des quatre premières années, tout a été livré à l’an un [du deuxième mandat] », avait-il répondu.

Largesses

Au lendemain du budget, les oppositions ont tour à tour dénoncé les largesses de la CAQ, en liant celles-ci à la situation déficitaire du Québec, qui fait du premier ministre le « king de la dette et des déficits », selon le Parti libéral du Québec.

« Quand on regarde cela, les dépenses, les 6,7 milliards en chèques [d’aide], les Espaces bleus, les Maisons des aînés […]. La rigueur est absente avec François Legault, puis on a le résultat aujourd’hui, on l’a en pleine face », a lancé le chef libéral, Marc Tanguay. « Ce matin, on voit l’ampleur de la soue à cochons de François Legault, c’est son sixième budget, 11 milliards de déficit », a-t-il aussi affirmé.

« Ils ont préféré faire des baisses d’impôt aux mieux nantis. Les baisses d’impôt pour les personnes qui gagnent 100 000 $ et plus vont nous coûter à peu près 600 millions de dollars chaque année, de manière récurrente, et c’est bien à cause de ces mauvais choix de l’année dernière qu’on se retrouve aujourd’hui devant le déficit [de 11 milliards] », a aussi fait valoir le député Haroun Bouazzi, de Québec solidaire.

« Alors qu’on nageait dans les surplus, la CAQ a fait des choix d’un gouvernement très à l’aise. Donc, on a distribué des chèques à coups de milliards, on a fait des baisses d’impôt pour tout le monde, même ceux qui gagnent plus que 100 000 $ par année. On y est allés avec des maternelles quatre ans, des Maisons des aînés coûteuses à 1 million de la chambre — certaines sont toujours vides —, les Espaces bleus, le Panier bleu, les études pour le troisième lien, pour le tramway, pour le REM de l’Est, tout ça aux poubelles, parce que ça n’aura jamais lieu. Et maintenant qu’on a un déficit de 11 milliards, bien, on se pose la question du côté du gouvernement : qu’est-ce qu’on va faire pour générer des nouveaux revenus et balancer ce budget ? » a aussi souligné le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon.

M. Legault a répliqué en affirmant que le PQ comptait hausser les impôts. « J’espère que ça va être en première page des journaux demain : le chef du PQ vient de le répéter, un gouvernement du Parti québécois augmenterait les impôts. C’est très clair », a-t-il déclaré en guise de réponse.

On y est allés avec des maternelles quatre ans, des Maisons des aînés coûteuses à 1 million de la chambre — certaines sont toujours vides —, les Espaces bleus, le Panier bleu, les études pour le troisième lien, pour le tramway, pour le REM de l’Est, tout ça aux poubelles, parce que » ça n’aura jamais lieu PAUL ST-PIERRE PLAMONDON