Le Devoir

La pente glissante du hockey féminin

- Luc Desjardins Le 13 mars 2024

Je souhaite faire part de ma grande déception à la suite du match du 8 mars 2024, opposant Les Montréalai­ses et l’équipe de Toronto.

Mais avant de poursuivre, une mise en contexte s’impose. Je suis fan de hockey depuis mon enfance. Cependant, j’avais cessé de regarder les matchs de la LNH depuis plusieurs années, ce sport étant devenu beaucoup trop violent. Lorsque j’ai entendu parler de la création d’une ligue profession­nelle de hockey féminin (LPHF), j’étais heureux, et surtout, tellement impatient de voir les matchs. Dès le début de la saison, ça a été un réel enchanteme­nt. J’ai vu tous les matchs des Montréalai­ses et suis tellement fier de notre équipe : des athlètes brillantes et douées, des jeux inspirés, du vrai beau hockey !

Toutefois, lorsque j’ai regardé le match du 8 mars dernier, j’ai déchanté. J’ai vu ces mises en échec violentes, ces coups de bâton vicieux, ces bousculade­s. Depuis, je suis inquiet et attristé. Il ne faudrait pas que l’attitude belliqueus­e d’une équipe, Toronto dans le cas présent, soit tolérée et valorisée comme si c’était une simple image de marque. La pente est très glissante. Il y aura une surenchère de violence inutile et dangereuse pour la sécurité des joueuses. De plus, si cette violence persiste, la LPHF va assurément me perdre comme fan et ambassadeu­r assidu de cette équipe et de cette ligue. C’est vraiment dommage.

Il faudrait en finir avec l’expression « jeu physique », un euphémisme hypocrite pour justifier la violence au hockey. Tous les sports ne sont-ils pas physiques ? Il me semble qu’il est possible de jouer au hockey sans se donner des coups de bâton dans le cou ou dans le dos ? Où est l’esprit sportif dans tout ça ? Finalement, on peut se demander quel message ce type de comporteme­nt envoie aux jeunes filles qui jouent au hockey actuelleme­nt et rêvent de devenir des hockeyeuse­s profession­nelles ?

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