Un État laïque, mais discriminatoire ?
Vous n’êtes pas sans savoir que la Cour d’appel du Québec a récemment validé la légalité de la loi 21. Je suis favorable à la laïcité de l’État. Néanmoins, je trouve que la loi 21 est allée trop loin.
Il me semble que la compétence professionnelle est ce que tout employeur devrait rechercher et prioriser. Les fonctionnaires de l’État devraient avoir la liberté de porter les vêtements, bijoux et accessoires religieux de leur choix, peu importe leur statut professionnel. Malgré la pénurie de profs au Québec, nos dirigeants politiques préfèrent embaucher des gens non qualifiés plutôt que des enseignantes voilées qualifiées qui, par surcroît, parlent généralement un français impeccable !
Dès son arrivée au pouvoir, la CAQ s’est empressée d’adopter la loi 21. Où était l’urgence d’instaurer cette loi ? L’époque des curés influents en soutane se trouve loin derrière nous. Ça fait des décennies que nos écoles québécoises sont déconfessionnalisées. Pourquoi ne pas avoir pris le temps nécessaire pour écouter les recommandations de ses opposants, évaluer la pertinence de cette loi à tous les égards et y apporter les assouplissements requis ? La loi 21 telle quelle ouvre la porte à l’intolérance, à la division et à l’hostilité.
Nos dirigeants politiques devraient plutôt prôner « le mieux vivre ensemble » et le respect des communautés culturelles.
La plupart des médias et politiciens québécois font la promotion de la loi 21. On nous répète tellement que cette loi fait partie de NOS valeurs que c’en est devenu intimidant pour les Québécois francophones de la critiquer ! Je suis persuadée qu’un grand nombre d’entre nous n’appuient pas l’aspect discriminatoire de cette loi. Depuis son adoption, j’ai honte d’être Québécoise.
Éloïse Savoie
Le 12 mars 2024